Largement répandue outre-Rhin, l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) se développe depuis quelques années en France. Elle représente désormais près de 7 % du marché de l’isolation. Ses avantages sur le plan énergétique sont incontestables puisqu’elle permet de réduire efficacement les ponts thermiques tout en préservant le volume habitable. Les fabricants d’isolants en fibres de bois s’intéressent de très près à ce marché et sont prêts à faire valoir les nombreux atouts de leurs produits : respect de l’environnement, excellente isolation thermique, protection contre le bruit, etc. Ce type de matériaux convient aussi bien aux constructions traditionnelles (maçonnerie) qu’à celles en bois massif ou aux bâtiments à ossature bois, en fort développement actuellement.
Neuf et rénovation
L’isolation thermique par l’extérieur est majoritairement présente en rénovation (environ 70 % en rénovation et 30 % pour le neuf), mais elle tend également à se développer dans le neuf. Son efficacité est en effet aujourd’hui largement démontrée et permet de répondre aux évolutions de la réglementation thermique. « Avec l’arrivée de la réglementation thermique dans l’existant et de toutes les aides fiscales mises en place par le gouvernement (crédit d’impôt, prêt à taux zéro, etc.), le marché de la rénovation s’est réellement développé depuis trois ou quatre ans. L’ITE est souvent la solution idéale lorsqu’il n’est pas possible de renforcer l’isolation par l’intérieur, constate Claire Mellinand, directrice marketing pour la société Actis. En ce qui concerne le marché du neuf, l’utilisation de panneaux en fibres de bois par l’extérieur convient parfaitement à l’isolation des maisons à ossature bois, marché également en forte croissance. Mais tous les types de bâtiments sont susceptibles d’être concernés, aussi bien dans l’habitat individuel
ou collectif que dans le tertiaire. » Grâce à ses propriétés d’isolation naturelle, la fibre de bois permet en effet de réduire efficacement les consommations d’énergie des bâtiments générées par le chauffage et la climatisation. En hiver, la faible conductivité thermique du matériau limite les déperditions de chaleur vers l’extérieur, tandis qu’en été, l’excellente inertie du bois permet d’amortir les fortes variations de température et d’allonger le temps nécessaire à la chaleur pour traverser la paroi (déphasage thermique). Les propriétés perspirantes du matériau permettent également de réguler l’hygrométrie. Ainsi, la structure du bâtiment est mieux préservée, de même que la qualité de l’air intérieur. « Le maître d’ouvrage est généralement motivé par le confort d’été, mais aussi par la régulation hygrométrique et la durabilité de la fibre de bois, explique Christophe Beaussire, responsable commercial chez Pavatex France. Il dispose également de plusieurs types de finition : enduit ou bardage qui permettent, dans le cas d’une rénovation, de changer l’aspect d’une façade. »
Panneaux prêts à enduire
Les industriels de l’isolation en fibres de bois proposent aujourd’hui des produits particulièrement adaptés aux problématiques de l’ITE. Il s’agit généralement de panneaux de forte densité (> 140 kg/m3) suffisamment rigides pour répondre aux contraintes de résistance mécanique et de durabilité exigées par ce système. Moins sensibles au tassement, ils assurent une isolation efficace dans la durée. Cette densité permet, par ailleurs, d’offrir de la masse pour une bonne qualité d’isolation acoustique. Dans certains cas, leur mode de pose réduit encore l’apparition de ponts thermiques. Les différentes marques proposent généralement des panneaux d’isolation thermique spécialement conçus pour les façades à enduire. Ces produits permettent de réaliser des façades ouvertes à la diffusion de vapeur d’eau. Ils améliorent également l’isolation contre la chaleur estivale et le bruit, comparativement à d’autres isolants conventionnels. Ce type de matériau est à privilégier sur des constructions en bois massif. La mise en œuvre est alors simple et rapide. Les panneaux sont directement collés ou fixés mécaniquement sur les parois à l’aide de chevilles spécialement conçues pour les matériaux isolants. Dans le cas d’une construction à ossature bois, l’isolant peut être fixé directement sur les montants. L’ensemble de la surface est ensuite recouvert d’un enduit de base perméable à la vapeur d’eau et d’un enduit de finition résistant à la pénétration d’eau de pluie et aux chocs. Certains fabricants tels que Gutex conseillent également l’application d’une armature entre les deux couches afin d’éviter l’apparition de fissures. L’ITE concerne alors différents corps de métier : peinture, enduits, plâtre et isolation.
