A l’occasion du premier anniversaire de LumiWatt, centre d’expérimentation solaire unique au monde, le CD2E fait la lumière sur le photovoltaïque en Nord-Pas-de-Calais (et plus globalement sur les régions faiblement ensoleillées). Le projet LumiWatt est né en mai 2011 avec pour mission de favoriser le développement du photovoltaïque dans les zones les moins ensoleillées, et développer des connaissances et savoir-faire pertinents au-delà du modèle économique actuel. Objectif 2020 : 10 % du photovoltaïque français devraient être issus du Nord-Pas-de-Calais. Unique au monde, la plateforme LumiWatt inaugurée il y a tout juste un an dans le Nord-Pas-de-Calais, à Loos-en-Gohelle (62), dresse le premier bilan de son expérimentation solaire. Conclusions ? Le Nord-Pas-de-Calais n’a rien (ou presque) à envier aux régions du sud, et, contrairement aux idées reçues, la production de cette énergie est performante malgré le faible ensoleillement. Pour le particulier nordiste, l’énergie solaire est un investissement résolument écologique, responsable et rentabilisable en moins de 10 ans. Les premières expérimentations ont montré que la production d’électricité photovoltaïque dans le Nord s’étalait en moyenne sur 6 h en hiver (février par exemple) et pouvait doubler au printemps : 11 h en avril, 15 h en juin. Au total, la centrale LumiWatt a produit en un an environ 83 000 kWh et généré 25 000 euros de recettes pour une puissance installée de 60 kWc. Les technologies dites « couches minces », à l’esthétique encore souvent méconnue, sont particulièrement efficaces. Sous un ensoleillement de 1 000 W/m2 (maximal pour cette région, équivalent à un ensoleillement direct un midi d’été), les panneaux produisant le plus d’énergie sont les technologies cristallines à jonction arrière. En revanche, quand la luminosité faiblit, les technologies comme CIGS, HIT, CdTe prennent le devant et confirment leur adéquation particulière avec le climat régional, tout en présentant un coût nettement inférieur (environ 30% de moins au Wc). La technologie couches minces CIGS (cellule à base de cuivre/indium/galium/sélénium aux couleurs noires et uniformes) installées à Loos en Gohelle a produit plus de 1 000 kWh/kWc sur l’année 2011, devançant certaines technologies traditionnelles (de type silicum cristallins). En 2020, les constructions neuves devront obligatoirement produire au moins autant d’énergie qu’elles en consomment. Pour suivre cette tendance et permettre à leurs clients d’améliorer leur habitat et de mieux le valoriser dans les années à venir, les installateurs de systèmes photovoltaïques proposent des solutions présentant un bénéfice global pour l’habitat : ils associent l’installation de technologies solaires à la rénovation de l’isolation thermique des toitures par exemple. Parallèlement à la baisse des aides financières, les coûts des technologies photovoltaïques ont chuté de près de 40 % depuis début 2011. Résultat : dans les régions comme le Nord-Pas-de-Calais, les projets photovoltaïques chez les particuliers sont toujours rentabilisés en moins de 10 ans, voire moins. Avec les prix les plus récents d’achat de matériel, et les prix actuels de revente de l’électricité à EDF, une installation peut se rentabiliser en moins de 8 ans. A noter : l’investissement initial est de moins en moins important : 11 000 euros les 3 kWc posés contre 25 000 euros, il y a trois ans.