Dans le cas d’une ossature bois, il est connu que le film pare-pluie a pour fonctions de protéger les parois extérieures des structures en bois des éventuelles pénétrations d’eau, de renforcer l’étanchéité au vent de la construction, et de protéger provisoirement les parois en attente de la pose du revêtement extérieur. Ce film doit être étanche à l’eau, mais perméable à la vapeur d’eau. L’isolant étant directement accessible derrière le revêtement extérieur d’une maison à ossature bois, selon le DTU 31.2 (constructions de maisons et bâtiments ossature bois), il est obligatoire d’utiliser, du côté extérieur, un pare-pluie d’une perméance supérieure ou égale à 0,5g/m2.h.mmHg et de prévoir un recouvrement de 0,05m aux joints horizontaux et de 0,10m aux joints verticaux. En effet, comme l’explique Gilles Schwaab, responsable technique Doerken France : « Il suffit de prendre des tableaux de performance des isolants pour se rendre compte que dès qu’ils sont humidifiés, leur performance thermique diminue.» Mentionné également dans le DTU 41.2 (revêtements extérieurs en bois), le pare-pluie est dit « obligatoire sur les murs à ossature bois à cavité ouverte, mais n’est pas impératif sur les murs à cavité fermée ; il est alors nécessaire de reconstituer la continuité de l’étanchéité au droit des joints des panneaux pour assurer la protection de l’ossature. » Même si le pare-pluie est abordé dans ces deux documents, des questions restent en suspens, comme la situation de l’ITE, sa mise en œuvre derrière un bardage à claire-voie, le jointoiement… Une nouvelle version du DTU 31.2, qui devrait être publiée dans le courant de l’année 2010, s’annonce plus claire et plus précise sur certains de ces points. Pare-pluie sur ITE ? Si l’on part du principe que la fonction du pare-pluie est de protéger l’isolant, son utilisation serait donc logique dans le cas d’une ITE, mais « le DTU 31.2 actuel ne traite pas véritablement de ce cas, confirme Gilles Schwaab. La nécessité du pare-pluie dépend principalement du type de bardage, qu’il s’agisse d’une maison à ossature bois définie dans le DTU 31.2 ou de la réalisation d’une ITE en laine minérale, par exemple une structure bois rapportée sur un mur en maçonnerie. Les exigences d’étanchéité à l’eau sont différentes que le bardage extérieur soit étanche à l’eau (par exemple, les bardages de type XIV) ou non (de type XIII par exemple). » Qu’en est-il du bardage à claire-voie dans tout cela ? « Cette application très spécifique implique l’utilisation de pare-pluie spéciaux proposant une résistance aux UV renforcée par rapport aux pare-pluie “traditionnels“. » Si les exigences relatives aux bardages à claire-voie ne sont pas encore clairement définies, pour les autres, le futur DTU va apporter des réponses claires : « Un tableau présentera un guide de choix qui précisera de manière très claire l’obligation ou non d’un pare-pluie selon le type de bardage mis en œuvre. Des caractéristiques minimales y seront également précisées. C’est un grand pas en avant pour les pare-pluie. » Ainsi qu’un grand pas pour la construction bois qui connaît une importante progression et aura désormais un document de référence clair et précis. Quand étanchéité au vent rime avec jointoiement D’après Isabelle Hoellinger, gérante de la société BWK, une fonction capitale et souvent oubliée du pare-pluie est celle de l’étanchéité au vent. « D’ailleurs, en Allemagne, un pare-pluie s’appelle un “pare-vent“. Or, tout l’enjeu des futures réglementations thermiques va être de vraiment rendre les bâtiments étanches à l’air. Et il ne s’agit pas juste de poser un pare-pluie, encore faut-il le faire correctement : dans la majorité des cas, l’étanchéité au vent est rarement faite ou mal faite. » Pour aboutir, cette étanchéité au vent passe par l’étape capitale du jointoiement. « Effectivement, le collage des recouvrements entre lés ainsi que le traitement collé des jonctions aux angles d’ébrasement de menuiseries extérieures sont conseillés pour assurer l’étanchéité au vent de la peau extérieure », précise Gilles Schwaab (Doerken). Afin de faciliter celles-ci, les industriels installent des bandes adhésives à l’emplacement des recouvrements. Il s’agit d’un simple ou double encollage qui existe, entre autres, chez BWK ou encore Doerken. Mais cette étape est-elle juste fortement conseillée ou obligatoire ? « Le collage des recouvrements n’est pas obligatoire dans le cas d’un bardage traditionnel étanche à l’eau, un recouvrement à sec conforme au DTU 31.2 est en général suffisant pour canaliser les éventuelles infiltrations. Dans le cas d’un bardage à claire-voie, le collage des recouvrements est fortement conseillé, voire indispensable», explique Gilles Schwaab (Doerken). Une fois encore, le nouveau DTU 31.2 devrait être plus précis sur ce détail technique de mise en œuvre, du moins pour ce qui est des bardages traditionnels (hors claire-voie). « À priori, le jointoiement ne sera pas obligatoire dans le cas courant, mais seulement au niveau des jonctions aux ouvrants avec des bandes rapportées. » Selon Jacques Kneppfler, responsable du service technique chez Steico, la raison du développement des pare-pluie, film ou panneau, est que l’on a enfin compris que la performance thermique d’une paroi était principalement due à un système clos. « À partir du moment où l’isolant est enfermé dans une paroi entre un pare-vapeur intérieur et un pare-pluie, toute circulation d’air est interdite, et donc toute ventilation de l’isolant. » Julie Niel-Villemin