La thèse de Davide Wüthrich de l’EPFL sur la prévention des catastrophes liées à l’impact violent d’une vague sur un bâtiment montre que cet impact peut être significativement réduit en créant de larges ouvertures dans les premiers étages des maisons. Le chercheur estime que les ingénieurs en structure pourraient mieux intégrer ces données dans la conception des bâtiments exposés à ces dangers, un peu à l’image des normes sismiques: « Celles-ci tiennent déjà compte de l’impact de forces horizontales sur un bâtiment, mais sur le temps court des séismes, alors qu’un tsunami opérera une charge horizontale sur un temps plus long », précise l’ingénieur. Les recommandations formulées par cette étude s’appliquent à plusieurs scénarios catastrophes: les ruptures de barrages, les tsunamis, les ondes de tempêtes, les « vagues d’impulsion », provoquées, par exemple, par un glissement de terrain dans un lac, et le phénomène dit du « mascaret », lié à la montée de la marée à l’entrée d’une rivière. Des accidents que le chercheur a étudié dans la région de Bordeaux, mais qui surviennent aussi en Chine et en Angleterre. « Physiquement, les phénomènes en jeu sont similaires. Et nous parlons à chaque fois de hauteurs de vagues identiques, allant de 10 à 30 mètres. Nos résultats peuvent donc s’appliquer à des cas a priori différents », précise le chercheur. Proposer des mesures architecturales face à de telles catastrophes est une nouveauté. Les travaux ont déjà suscité l’attention d’une agence de recherche japonaise, intéressée à essayer d’en modéliser numériquement les résultats, et connaissent un prolongement dans le cadre d’un travail de master à l’EPFL.
Source : Mediacom
Photo : Expérience Alain Herzog – EPFL