Sérigraphie à l’’Institut Curie Pour ce dernier bâtiment neuf de l’’Institut Curie (Paris 5e) terminé à la mi-2008, l’’ambition de l’’architecte ­Daniel ­Pardo (AIA) était à la fois esthétique et thermique, malgré une conformité à la RT 2000. « Je voulais un bâtiment monolithique avec de la pierre, clin d’oe’œil à la pierre jaune de Paris, très présente dans le quartier mais pas encore dans l’’enceinte de l’’Institut Curie, et du verre dans la continuité pour une expression moderne et lumineuse. Le mur-­rideau est également intégré dans une double peau et devient ainsi un espace intermédiaire thermique entre l’’intérieur et l’’extérieur tant en façade sud qu’’en façade nord. » En raison de la destination du bâtiment, la lumière naturelle s’’imposait également. « À cause des hauteurs de paillasses et donc des allèges dans les laboratoires, il nous fallait optimiser au maximum le volume. D’’où ce jeu entre les allèges et le plafond pour profiter au maximum de cette lumière naturelle et de la vue. » Mais qui dit forte luminosité dit également contrainte lumineuse quand l’’espace intérieur nécessite un contrôle lumineux. Ce dernier s’’est vu réglé par des stores à l’’intérieur de la double peau, mais également par le verre technique AGC employé, à savoir du verre feuilleté (Stratobel), du verre trempé HST (Heat Soak Test) et du verre sérigraphié (Artlite). Le dessin de ce dernier est en fait un extrait agrandi quasiment au microscope de la texture de la pierre en façade. « Un clin d’oe’œil à la fois au matériau et à la génétique travaillée dans le bâtiment. » Pour ce qui est de la fixation de cette deuxième peau, elle est agrafée en haut et en bas afin qu’’elle soit ventilée et non étanche. À noter que « des caillebotis techniques sont présents à l’’intérieur de la double peau à chaque niveau pour permettre une accessibilité par l’’extérieur pour l’’entretien de la façade, mais aussi des châssis quand il s’’agit de laboratoires étanches. Plus on multiplie les accès, plus le bâtiment est flexible ». Fiche d’’identité Maître d’’ouvrage : Institut Curie Architecte mandataire : Daniel Pardo, AIA (Architectes Ingénieurs Associés) Bureau d’’études : Cera Ingénierie (Nantes) Économiste : Exa Conseil Métallier : Duval Metallu Une rénovation sous le signe de la transparence À travers la rénovation du siège social français de l’’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) à Fontenay-aux-Roses, le maître d’’ouvrage a voulu clairement exprimer les valeurs de transparence et de protection de l’’environnement de cet organisme. La façade antérieure ne correspondait en rien aux idées du maître d’’ouvrage. La structure surannée était froide et déplaisante, quasiment hermétique par le verre miroitant et opaque. Une rénovation et restructuration complète de la façade était donc indispensable. Une volonté réalisée avec succès grâce aux nouveaux matériaux choisis : du verre transparent et des panneaux composites en aluminium Reynobond Architecture, Wood Design d’Alcoa. Ces panneaux ont servi au revêtement et à l’’isolation des traverses centrales cachées par la maçonnerie. Outre l’’aspect esthétique, les architectes ­Hervé ­Posnic et Jean Do ­Nascimento du bureau d’’architecture Archicrea et ­Philippe ­Bourguignon du bureau d’’études de la Société d’ingénierie pour le bâtiment (SIB) ont particulièrement travaillé l’aspect durable du bâtiment par les gestions efficaces de l’énergie et de l’air, ainsi que par le choix des matériaux à travers la démarche HQE. Ainsi, la nouvelle façade de verre procure un sentiment de protection de l’environnement et laisse pénétrer la lumière du jour dans le bâtiment pour un éclairage naturel des postes de travail. Fiche d’’identité : Maître d’’ouvrage : Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) Maître d’œuvre : Archicrea Le mur-rideau, aussi appelé « façade rideau », est un type de façade légère qui a modifié l’’architecture des constructions à ossature : au remplissage traditionnel des vides laissés par l’’ossature, s’’est en effet substitué un revêtement léger, fabriqué industriellement, posé sur le devant de l’ossature, entourant le bâtiment comme un rideau. Résultat : le mur-­rideau est un mur de façade légère, qui assure la fermeture mais ne participe pas à la stabilité du bâtiment. Bien qu’’elle ne porte pas l’’édifice, cette façade légère doit remplir toutes les autres fonctions d’’un mur extérieur, soit : isoler thermiquement, isoler phoniquement, résister au feu. Ses avantages de légèreté, de préfabrication industrielle ou encore de larges possibilités d’’adaptation au niveau du concept architectural cumulés à la grande luminosité naturelle expliquent le très fort développement de cette technique, principalement dans les bâtiments destinés au secteur tertiaire. Preuve en est le quartier d’’affaires de la Défense, en périphérie de Paris, qui illustre à merveille l’’évolution du mur-rideau des années 1960 à nos jours. L’un des premiers exemples est la Centrale de Dynamite (Nobel) dont la réalisation avait été confiée aux deux architectes De ­Mailly et ­Depussé qui eurent l’’idée d’’adapter à l’’esprit français le concept des gratte-­ciel américains. Ils ont arrondi les angles pour adoucir la brutalité de la forme parallélépipédique. La façade, en « mur-­rideau », est composée de panneaux articulés, spécialement étudiés par Jean ­Prouvé pour permettre à la structure entièrement métallique de bouger librement sans endommager les vitres ni le revêtement. À l’’époque, ce premier gratte-­ciel de 28 étages avait étonné les Parisiens par sa hauteur et la rapidité de sa mise en œoeuvre : les 105 mètres du noyau central furent érigés en seulement six mois, la structure nécessita sept mois, soit un temps record de treize mois. Cible 10 Dans l’’air du temps, le mur-rideau en verre rend grâce à la lumière naturelle qui participe ainsi grandement aux performances thermiques de l’’enveloppe. Dans la démarche HQE, la cible 10 consacrée au confort visuel encourage ainsi à « l’’assurance d’’un éclairement naturel optimal tout en évitant ses inconvénients » comme l’’éblouissement direct ou indirect. Côté obligations, si les consommations d’’éclairage ont été introduites pour la première fois dans la RT 2000, elles sont amenées à considérablement diminuer avec la future RT 2012. En effet, l’’éclairage des bâtiments de bureaux RT 2005 qui représentent 30 à 50kWhép/m²/an devra être intégré à partir du 1er janvier 2011 dans la consommation énergétique totale de 50kWhéP/m²/an en non-­résidentiel, avec une modulation (35 à 65kWhép/m²/an) en fonction de la zone climatique, de l’’altitude, du type de bâtiment, de la surface moyenne du logement, des GES, ou pour les IGH. À en croire ­Christophe ­Martinsons du pôle Éclairage, électricité et électromagnétisme du CSTB, « cette RT 2012 représente donc un défi pour l’’éclairage qui va devenir le principal poste de consommation électrique dans les bâtiments tertiaires en dehors de la bureautique (hors périmètre RT) et sera, par conséquent, l’’un des principaux leviers pour réaliser de substantielles économies d’’énergie dans les bâtiments ». Pour ce faire, l’’équation entre apporter de la lumière, maîtriser la surchauffe et maîtriser l’’éblouissement est pour le moins complexe. Pour les architectes, la conception bioclimatique sera donc un atout important pour assurer un bon éclairage naturel et réduire l’’utilisation de l’’éclairage électrique. Mais si faire entrer l’éclairage dans les 50kWh/m²/an nécessitera l’utilisation de matériels performants pour diminuer les puissances installées sans compromettre le confort et l’ergonomie visuelle ainsi que des capteurs et des systèmes de gestion pour réduire les durées effectives d’’allumage, le mur-­rideau équipé de vitrages techniques performants sera également un atout de taille pour profiter au maximum de la lumière naturelle. Une tour comme celle de La Défense pourra-­t-elle alors être compatible avec la RT 2012 ? « Je ne sais pas, le cas des immeubles de grande hauteur reste une question complexe surtout en raison de la profondeur d’’accès à l’’éclairage naturel. »