À Clichy-la-Garenne, sous plus de quatre mètres de remblais modernes, l’Inrap étudie les anciennes alluvions de la Seine. Dans les niveaux les plus anciens, ont été mis au jour plusieurs silex taillés (« méthode Levallois ») révélant la présence de Neandertal, ainsi que les vestiges d’un éléphantidé. En milieu très urbanisé, dans un espace contraint, les archéologues ont mis en œuvre une méthodologie peu courante, conjuguant une large tranchée (généralement pratiquée durant les diagnostics) et des décapages successifs.
Dans les niveaux les plus anciens, la découverte de plusieurs silex taillés, notamment des outils, associés à des restes de faune, révèle la présence de Neandertal sur les rives du fleuve. Ces éclats tranchants, dans un silex local débité selon la « méthode Levallois », sont typiques du Paléolithique moyen. Cette méthode consiste à contrôler le volume du nucléus (matrice dont on extrait des produits de débitage) pour obtenir des éclats prédéterminés (éclats Levallois) pouvant être (ou non) par la suite transformés en outils.
Les carrières et sablières de la boucle de la Seine, entre Clichy et Levallois, sont bien connues des préhistoriens et des géologues du Quaternaire. Entre 1860 et 1870, à l’occasion de l’aménagement du Paris haussmannien, de nombreuses découvertes y sont faites : industries lithiques, faunes mais aussi rares fossiles attestant de la présence de l’Homme dans le Bassin parisien durant la Préhistoire ancienne. Parallèlement, c’est à partir des silex taillés et retrouvés dans des carrières de Levallois-Perret que fut identifiée, à cette époque, une méthode de débitage, désormais reconnue à l’échelle internationale et appelée « la méthode Levallois ». Clin d’œil de l’Histoire, c’est aujourd’hui également dans un contexte de réaménagement péri-urbain du Grand Paris que de nouveaux « outils Levallois » ont été découverts.
Source : Inrap
Photo : Amas n°1 de silex taillés méthode Levallois © Inrap