Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, vient de préciser les trois grands axes pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables électriques : simplification, développement de la production et innovation.

Poursuivre la simplification
Depuis le 20 octobre 2017, un groupe de travail présidé par Sébastien Lecornu, secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire, s’est penché avec toutes les parties prenantes sur les leviers à activer pour accélérer le développement de l’éolien : aspects procéduraux, leviers financiers, planification… Les conclusions seront présentées le 18 janvier 2018. Nicolas Hulot a confirmé que des groupes similaires seront mis en place sur la méthanisation et le solaire, sous la présidence de Sébastien Lecornu.

Par ailleurs, dans le cadre du projet de loi pour une société de confiance, Nicolas Hulot a proposé des simplifications majeures sur l’éolien en mer, notamment :
– la création de la notion de « permis enveloppe » permettant la délivrance au lauréat d’un appel d’offres éolien en mer d’autorisations pouvant ensuite évoluer afin de pouvoir intégrer a posteriori, et dans des limites définies, des modifications du projet d’installation et de son raccordement ;
– un débat public plus en amont pour garantir une concertation plus efficace.
Un cadre nouveau pour le raccordement afin d’anticiper sa réalisation et de limiter le risque de retard de sa mise à disposition, qui constitue aujourd’hui un risque majeur pour le financement des projets de parcs éoliens en mer.

Développer la production
Le photovoltaïque doit prendre une place de plus en plus grande dans le mix électrique. Des objectifs ambitieux ont été fixés à l’horizon 2023 pour cette filière : entre 18,2 et 20,2 GW de puissance installée (la puissance raccordée du parc solaire photovoltaïque atteignait 7,7 GW au 30 septembre 2017).

Plusieurs mesures seront mises en œuvre pour répondre à cette ambition :
– l’augmentation du volume des appels d’offres solaires, qui passeront de 1,5 GW à 2,5 GW par an. L’augmentation des volumes prendra effet progressivement, dès les prochaines périodes des appels d’offres, qui auront lieu en mars pour les installations sur bâtiment et en juin pour les centrales au sol. La quatrième période de l’appel d’offres pour les installations sur bâtiments, dont la clôture aura lieu le 9 mars prochain, portera ainsi sur 200 MW.
– les résultats de la troisième période de l’appel d’offres pour des installations photovoltaïques sur bâtiment désignent 283 nouveaux lauréats pour un volume de 150 MW. La baisse des prix proposés par les lauréats de cet appel d’offres se poursuit : le prix moyen proposé à la troisième période de candidature est de 85 €/MWh, en baisse de 9 % par rapport à la période précédente.

Le développement de l’autoconsommation s’est accéléré avec environ 8000 projets en autoconsommation déclarés en 2016 et 6000 sur le seul premier semestre 2017. Plusieurs mesures ont été prises pour faciliter le développement des solutions de production d’énergie renouvelable décentralisée :
– un système de soutien mis en place avec un arrêté tarifaire pour les plus petites installations et un appel d’offres pour les plus grandes.
– un appel d’offres lancé en 2017 pour 50 MW de projets en autoconsommation tous les quatre mois pendant trois ans, à destination des consommateurs des secteurs industriels, tertiaires et agricoles.

Promouvoir l’innovation
Les efforts de recherche et de développement dans toutes les filières d’excellence des énergies renouvelables, seront soutenus grâce notamment au Programme des investissements d’avenir (PIA). Le Gouvernement a lancé en décembre un « Concours d’innovation » via BPI France et l’ADEME, dédié aux projets innovants portés par les PME. Ce « Concours d’innovation » s’inscrit dans le Grand plan d’investissement de 57 milliards d’euros annoncé par le gouvernement dès le 4 juillet 2017, avec notamment pour priorités la neutralité carbone et la compétitivité par l’innovation. Un appel à projets pour des démonstrateurs dans le domaine des énergies renouvelables sera également lancé par l’ADEME au premier trimestre. Il s’agit là de projets plus importants, pour les dernières étapes de mise au point pré-commerciale des nouvelles technologies avant la mise sur le marché.