« Nous devons encore accélérer pour réussir la transition énergétique », a indiqué le Ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot, dans la présentation de son plan climat, le 6 juillet 2017. Parmi plus de trente mesures présentées, certaines concernent particulièrement le logement et les 7 millions de passoires thermiques présentes en France. Le ministre fixe l’objectif de la disparition de ces gouffres énergétiques en 10 ans et va y dédier 4 milliards d’euros du plan d’investissements gouvernemental.

Une feuille de route sera publiée en septembre, les orientations seront mises en œuvre dès la loi de finances pour 2018. Outre l’évolution ou la création d’outils efficaces et centrés sur la performance énergétique, les propositions porteront sur une gouvernance et un pilotage renforcés et coordonnés des actions publiques en matière de rénovation énergétique, afin d’éviter la dispersion des priorités et des objectifs des dispositifs actuels, et sur le développement de solutions de financement adaptées. Il faut donc s’attendre à une refonte des différentes aides comme le demande la Cour des comptes et le laissait entendre le premier ministre Edouard Philippe.

Un accompagnement sera proposé à tous les propriétaires et occupants en situation de précarité énergétique afin de proposer à chacun une solution de rénovation et de financement adapté. Les premiers audits auront lieu dès début 2018, afin que les travaux puissent être terminés avant l’hiver 2018-2019. Des mesures à la fois incitatives et coercitives seront prises pour que les propriétaires rénovent les «passoires thermiques » mises en location.

La sphère publique va devoir se montrer exemplaire et accélérer la rénovation thermique de ses bâtiments en partenariat avec les collectivités locales. Les travaux seront financés grâce à des financements issus du plan d’investissements à hauteur de 4 milliards d’euros, ainsi que des solutions de tiers financeurs. L’État consacrera une partie de l’enveloppe à la rénovation de son parc, notamment les cités administratives pour atteindre le niveau d’exigence de -25 % de consommation énergétique de référence. Pour que ces bénéfices se matérialisent pour tous les Français, l’État contractualisera avec les collectivités et la sécurité sociale pour que l’autre moitié de l’enveloppe serve à rénover les réseaux de bâtiments qu’ils fréquentent dans leur quotidien : écoles, universités, hôpitaux, dont la facture énergétique pèse lourdement sur les charges publiques.