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Patrimoine — Formation professionnelle : état des lieux

Posté le 06 Mar 2018 à 18:12:08 et mis à jour le 2019 07 15 à 11:15:13
par : Bati-journal

Dans les ateliers de la Fondation Coubertin.

Tailleurs de pierres, maçons, menuisiers, charpentiers, métalliers, couvreurs, ferronniers, etc., sont des « métiers passions » d’une impressionnante diversité. Pourtant, malgré la variété des ouvrages, des techniques et des matériaux, l’ensemble de la profession constate un recul des vocations.

L’ensemble des formations souffre d’un manque de visibilité. Pour les jeunes, il n’est pas toujours évident d’élaborer une stratégie d’orientation pertinente et adaptée à leurs envies, alors que le secteur est un véritable vivier d’emplois, une niche à plus-value humaine et économique.

La voie royale : l’apprentissage

Héritier des constructeurs de cathédrales, le compagnonnage constitue la référence historique en matière d’apprentissage. L’Association ouvrière des Compagnons du Devoir et du Tour de France (AOCDTF) forme, chaque année, en alternance, près de  10 000 jeunes, dans six filières dont deux dédiées au bâtiment : des formations aux métiers du patrimoine, mais pas seulement, car l’association a à cœur de s’adapter aux réalités du marché actuel. Les Compagnons accueillent des jeunes de 15 à 25 ans, et délivrent des diplômes reconnus : du Certificat d’aptitude professionnelle (CAP) à la licence professionnelle. Un perfectionnement, notamment pour les métiers du patrimoine, est possible par la réalisation d’un Tour de France en cinq ans, sur le territoire national et à l’étranger.

Une autre voie est proposée par des Centres de formation d’apprentis (CFA) qui dispensent un enseignement général, réparti en deux années d’alternance, et délivrent un CAP (diplôme de niveau V). La spécialisation n’intervient qu’avec la préparation au brevet professionnel ou au brevet des métiers d’art ou au baccalauréat professionnel avec l’obtention d’un diplôme de niveau IV.

Retour en grâce de l’apprentissage ? 

Malgré les récents efforts gouvernementaux, l’apprentissage est encore marqué négativement dans les mentalités. Chez les Compagnons, c’est la base de la pédagogie. Anthoné Lauger, responsable de la formation pour adultes de l’AOCDTF, confie : « Nous sommes convaincus de la pertinence de l’alternance en voyant des expériences concrètes de jeunes qui passent par l’apprentissage, obtiennent des postes à responsabilité et deviennent parfois des chefs d’entreprises. » On peut espérer une revirement dans les prochaines années car de grandes écoles commencent à proposer des formations en alternance, comme l’École des hautes études commerciales ou le Conservatoire national des arts et métiers, revalorisant l’enseignement pratique.

Point fort pour ces prochaines années : le nombre de chômeurs est extrêmement faible chez ces jeunes diplômés du secteur patrimonial qui arrivent sur le marché de l’emploi. C’est une bonne manière de commencer sa carrière quand beaucoup d’autres éprouvent de vives difficultés à dénicher un premier contrat de travail.

Dans les ateliers de la Fondation Coubertin.

Évolution des métiers traditionnels

Les nouvelles technologies, informatique et numérique, ont profondément changé les métiers et les mentalités en quelque temps, transformant du même coup la formation. C’est une source d’inquiétude pour certains professionnels : un risque d’assèchement des connaissances et de perte des gestes qui ne seraient plus enseignés. Pour d’autres, il s’agit d’une adaptation nécessaire à l’outillage. Ces techniques et machines améliorent les conditions de travail de métiers difficiles, facilitent la découpe des matériaux, l’épannelage des pierres, l’usinage, le levage… Cela contribue aussi à revaloriser des professions considérées comme rudes. « Cette évolution touche tous les métiers, constate François Jourdan, directeur général de la Fondation Coubertin. Les machines numériques permettent de gagner du temps et de faciliter la tâche : par exemple, les métalliers découpent au laser , opération sans beaucoup d’intérêt manuel réalisée ainsi plus rapidement. La machine limite aussi les amorces de rupture. Les finitions, en revanche, sont toujours réalisées manuellement, avec les outils traditionnels. »

L’attrait des jeunes pour ces technologies innovantes peut aussi permettre de renouveler l’engouement pour l’ensemble des métiers du patrimoine et montrer les possibilités d’innovations dans un secteur jugé, à juste titre, traditionnel. La communication sur l’évolution de ces compétences est primordiale afin de choisir sa voie en toute connaissance de cause et d’éviter les changements d’orientation.

Des initiatives ponctuelles

Pour pallier les évolutions de la profession et le manque cruel de main d’œuvre spécialisée, les entreprises s’engagent directement auprès des jeunes, des adultes et des acteurs du patrimoine en proposant des stages de formation continue, au sein de centres de formation privés, agréés ou non.

C’est le cas de l’entreprise Geneste, avec le Conservatoire de la Chanterie, un chantier école délivrant, en une année, un enseignement professionnalisant dans le domaine de la maçonnerie et de la taille de pierre. Une initiative louable qui rencontre pourtant des difficultés liées à l’évolution de la réglementation pédagogique et aux normes ERP d’accueil des élèves.
Pour d’autres, il s’agit d’organiser des formations complémentaires, sur quelques jours, afin de traiter de problématiques spécifiques. C’est le cas d’Entreprise pour la conservatoire du patrimoine (ECP), qui propose des sessions relatives à la restauration de la pierre : pathologies, chimie des matériaux, problématiques actuelles de traitement du plomb… Ces journées, qui peuvent être financées par les Organismes paritaires collecteurs agréés (OPCA), rassemblent des professionnels du secteur qui ont besoin d’une formation spécifique, sur une problématique ciblée.

Changement des profils

Les formations pour adultes ont beaucoup progressé ces dernières années. Chez les Compagnons, Anthony Lauger raconte : « Les entreprises ont anticipé les départs à la retraite et donc la perte sèche de savoir-faire. La transmission étant une valeur fondamentale du compagnonnage, nous avons rempli cette mission avec beaucoup d’intérêt. » Cette évolution illustre cruellement la désaffection des jeunes… « On voit également beaucoup de jeunes issus de formation supérieure, en histoire de l’art par exemple, qui, faute de débouchés dans leur branche, se réorientent vers nous, en apprentissage. Très à l’aise dans les enseignements généraux, ils apprennent essentiellement la technique. Les débouchés sont assurés pour eux, mais quelle perte de temps d’énergie ! », explique Frédéric Létoffé, président du GMH.

D’autre part, notre société contemporaine connaît de plus en plus de reconversions professionnelles, notamment chez les 30-40 ans. Le patrimoine apparaît redonner du sens à sa vie, de retrouver une activité plus concrète. « Ces profils ont vocation à être autonomes et ne vont pas forcément vers le salariat, ils préfèrent monter leur propre structure », remarque Anne Pouraud, présidente du Conservatoire de la Chanterie.

Nouveaux outils pédagogiques

En apprentissage, la distinction entre enseignement théorique et pratique tend à s’atténuer. Selon Éric Beauvarlet, des Ateliers de Chanteloube : « Cette complémentarité entre l’opérationnel et le théorique est essentielle et permettra de conserver les savoir-faire. » Plusieurs centres de formations développent cette nouvelle pédagogie, un autre moyen de revaloriser des métiers qui souffrent d’un déficit d’image. Chez les Compagnons, l’échange et la mutualisation des savoir-faire sont encouragés depuis une dizaine d’années grâce à la plateforme interne de cours en ligne Aquisav. Elle rassemble des fiches de compétences transversales, adaptées aux trente métiers proposés, et est également utilisée par les formateurs et tuteurs. Les Compagnons expérimentent aussi les SPOC, un système de formation à distance dédié, pour l’instant, aux maréchaux-ferrants. L’association s’investit énergiquement dans ces nouveaux formats qui pourraient séduire les jeunes et valoriser les métiers.

Depuis 2015, le centre CCA-BTP, en partenariat avec la Bibliothèque nationale de France et avec le soutien de la Fondation BTP Plus, a réalisé un site internet de culture générale, pour tous, réunissant des documents anciens en libre accès. Utilisé directement par les jeunes et l’équipe pédagogique, « Passerelle(s) » est un moyen de rapprocher l’univers professionnel de la construction et la culture, de favoriser l’interdisciplinarité et la curiosité intellectuelle. La plateforme bénéficie à ce jour de plus d’un million de vues à travers le monde.

Trouver de nouveaux relais

Les métiers du patrimoine souffrent d’un manque de visibilité et, quelques-uns, d’une image assez négative qui ne correspond pas à la réalité de l’emploi. Il est difficile d’attirer la jeune génération. Pour promouvoir ces métiers, les centres de formation trouvent un accueil très favorable lors des Journées européennes du patrimoine, des Journées des métiers d’art ou encore des journées Mans’Art. « Sur le domaine de Coubertin, nous accueillons, chaque année, près de 1 500 visiteurs lors de ces ouvertures exceptionnelles, » confie François Jourdan, directeur général de la Fondation de Coubertin. Démonstrations et ateliers permettent de faire connaître les métiers auprès du grand public et peut-être de susciter des vocations. Les journées portes ouvertes organisées par les différents CFA s’adressent plus directement aux jeunes en quête d’orientation.

L’action menée par l’association Rempart permet également à beaucoup de jeunes de découvrir des métiers ou de se former plus professionnellement. Autre exemple : la compétition internationale des Olympiades des Métiers récompense les jeunes et valorise l’ensemble des filières manuelles, notamment la taille de pierre, la charpente, la métallerie, la menuiserie ou l’ébénisterie. « Malgré la qualité des enseignements disponibles aujourd’hui, il est difficile de promouvoir ces métiers auprès des jeunes, confie Anthony Lauger, certaines professions ont été largement encouragées par les tendances audiovisuelles : tout le monde veut devenir pâtissier aujourd’hui ! » Peut-être faut-il reconsidérer notre stratégie de communication pour les métiers du bâtiment…

Besoin de rassemblement

Conscient des besoins, le GMH prépare, pour début 2018, la mise en ligne d’une plateforme rassemblant toutes les informations relatives aux formations : par métiers, par régions, les CFA, les diplômes préparés… Il est encore difficile, aujourd’hui, de se retrouver dans le dédale des formations, diplômantes ou non, de choisir l’option la pertinente…

Les professionnels invoquent de plus en plus souvent des rapprochements entre les métiers, la création d’un centre unique réunissant les filières du monde patrimonial et développant un projet pédagogique adapté aux réalités du marché. Utopie ou futur en marche ?

 Ce dossier est paru dans le numéro 78 d’Atrium Patrimoine et Restauration >

Étiquettes : formation, patrimoine
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