La pompe à chaleur haute température est une bonne solution en rénovation, en remplacement d’une chaudière par exemple.

Cent cinquante mille machines vendues en 2008 (hors PAC air/air) contre seulement 55 000 à 60 000 PAC en 2010 (estimations de l’Afpac). Les chiffres sont sans appel. À l’heure où la géothermie et l’aérothermie peuvent parfois être délaissées, les professionnels de la pompe à chaleur réagissent en poursuivant leur démarche qualité auprès des particuliers et des pouvoirs publics, et en proposant des technologies plus diversifiées. Vers plus d’efficacité Du côté de la technologie, les innovations se multiplient, améliorant l’efficacité des PAC. Ainsi, si la plupart des pompes à chaleur classiques délivrent une eau à 50 ou 65 °C, on voit se développer l’offre des pompes à chaleur à haute température (supérieure à 70 °C). Cette nouvelle génération de pompes à chaleur, aux performances accrues, présente l’avantage de couvrir l’intégralité des besoins thermiques de l’habitat (chauffage et eau chaude sanitaire), et cela, quelles que soient les conditions climatiques extérieures. Autre innovation, la pompe à chaleur à production combinée qui fait de la PAC un appareil polyvalent. Les pompes à chaleur à production combinée peuvent en effet cumuler deux, voire trois fonctions : le chauffage et la production d’eau chaude sanitaire, par exemple, grâce à une connexion de la pompe à un ballon d’eau chaude ; le chauffage, la production d’eau chaude et la ventilation, grâce à un système de ventilation intégré qui aspire l’air vicié du logement, tout en récupérant les calories pour chauffer l’eau sanitaire. Dans ces appareils, particulièrement adaptés aux constructions basse consommation ou passives, l’air est dirigé vers l’extérieur par une gaine d’évacuation – en liaison avec des bouches d’admission assurant l’arrivée d’air extérieur frais dans les pièces d’habitation. La pompe à chaleur devient alors l’élément central de la VMC. Enfin, s’il n’est pas encore possible d’installer des pompes à chaleur dans des appartements, ou encore dans des combles, par exemple, des études en cours, notamment à la R&D d’EDF, devraient permettre, d’ici une dizaine d’années, de fabriquer des pompes à chaleur compactes et compatibles avec un plus grand nombre de situations.

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Compacte, cette PAC réunit en un seul corps l’unité intérieure et l’accumulateur d’eau chaude sanitaire de 500 l, le tout avec option solaire intégrée.
Photo : Rotex

Vers plus de qualité

Qualit’EnR, qui gère les appellations qualité pour les énergies renouvelables (EnR), a récemment annoncé des résultats très satisfaisants issus des audits menés en 2010 auprès de ses installateurs QualiPAC. À travers ces contrôles, Qualit’EnR rappelle l’importance du dispositif QualiPAC, appellation réservée aux installateurs de pompes à chaleur en habitat individuel. Géré par Qualit’EnR depuis janvier 2010, le dispositif permet à cette filière d’instaurer un cadre qualitatif et de référence unique en Europe pour les particuliers désireux de s’équiper en pompes à chaleur. 1 200 entreprises se sont déjà engagées depuis un an. Le lancement des audits (par l’Afpac en 2008, puis par Qualit’EnR depuis 2010), réalisés auprès de plus de 40 % des installateurs QualiPAC dès la première année, a donc permis de valoriser le travail de qualité réalisé par les professionnels et de suspendre les quelques entreprises défaillantes. Ces contrôles ont ainsi mis en lumière des prestations très satisfaisantes pour 86 % des installateurs QualiPAC contrôlés ! Et moins de 2 % de prestations défaillantes… Pour André Joffre, président de Qualit’EnR, « les pompes à chaleur demeurent un équipement très efficace énergétiquement. Toutefois, la pérennité économique de la filière n’est possible que dans un cadre qualitatif et rigoureux montrant le réel gage de sérieux des professionnels. Recommandée par l’ADEME, l’appellation QualiPAC participe ainsi à la structuration de la filière et assure aux particuliers conseils et installations de qualité ».

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Photo : Giordano

Quel avenir pour la géothermie ?

Boostée par le crédit d’impôt et l’éco-ptz en installations domestiques et par le Fonds chaleur en installations collectives, la géothermie devrait équiper six millions de logements d’ici 2020, objectif fixé par les pouvoirs publics. Rappelons que la France possède le deuxième parc de production européen, avec une capacité de 16,5 MWe, derrière la Suède. Cette production a augmenté de 66 % ces deux dernières années, et dépasse un million de tonnes équivalent pétrole (Mtep), avec le développement des pompes à chaleur. Le nombre de foyers équipés de ce dispositif a été multiplié par 7,5 depuis 2006, passant de 75 000 à 565 000 fin 2009. Pour atteindre l’objectif de 23 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique en 2020, la France compte sur cette énergie. Sa production devrait être multipliée par six en dix ans et pourrait représenter 10 % de l’augmentation de la production d’énergie renouvelable (20 Mtep) fixée par le Grenelle pour 2020. Pour arriver à cet objectif « ambitieux », le gouvernement vise l’équipement de deux millions de foyers en pompes à chaleur, ce qui représente un investissement de 15 à 20 milliards d’euros. Le secteur pourrait mobiliser plus de 80 000 emplois en 2020 contre 14 000 actuellement.