La spirale à la baisse du prix du bois connaît un terme, et le nouveau cycle haussier débuté en 2013 va s’amplifier en 2014, d’après la Fédération nationale du bois (FNB).

La stratégie déployée par les acteurs du marché face à la crise dans laquelle est plongé le secteur de la construction depuis 2009 porte ses fruits. Le marché mondial du bois repose sur trois pôles de production et de consommation à peu près équivalents : Europe, Amérique du Nord et Asie. En 2013, l’Amérique du Nord a retrouvé le chemin de la croissance après une crise historique et l’Asie poursuit son développement sans précédent. En Europe, les scieurs se sont organisés pour profiter de la bonne conjoncture du reste du monde, et les exportations de sciages européens vers les pays tiers ont triplé en 2013. En France, ce phénomène s’est matérialisé par un recul des importations de bois du Nord et d’outre-rhin (- 25 %). En 2014, la reprise en Amérique du Nord va continuer à se raffermir, tandis que, en Europe, plusieurs pays montrent des signes de reprise annonçant une bonne dynamique mondiale en sciage. L’Insee confirme cette tendance : concernant les bois sciés de conifères, la variation des douze derniers mois est de + 15 % (indice 95,4). La reprise mondiale et la demande en bois-énergie s’accompagnent aussi d’une remontée du prix des grumes destinées au sciage. L’index mondial du prix des grumes de sciages affichait début octobre son 4e trimestre consécutif de hausse. Basé sur vingt régions du monde, cet index révèle des hausses significatives (+ 21 % pour le Douglas américain, 15 % pour le pin hemlock…) et continues. En Europe, après une baisse marquée ces deux dernières années, un réajustement brutal a eu lieu au cours du dernier trimestre portant la hausse du prix des grumes entre 14 et 17 % (en moyenne + 15 euros/m3). Ce qui, rapporté au rendement matière, engendre un impact sur le prix des sciages de 20 % (+ 25 euros/m3). Le marché a déjà connu de tels prix qui signent un retour progressif à la normale et la fin de la « braderie » qui a prévalu au plus fort de la crise. Selon la fédération, accompagner et anticiper la hausse du prix des grumes dans tous les usages (construction, emballage, caisserie, génie civil…) est une nécessité pour relancer une mobilisation forestière qui n’a pas encore pris la mesure de la nouvelle donne du marché telle qu’elle se présente en 2014. Tout laisse à penser que les entreprises ont besoin de grumes pour reconstituer les stocks nécessaires à un fonctionnement fluide du marché, en France comme en Europe. Tous les acheteurs de la filière se doivent d’intégrer au plus vite cette hausse. Les négociations de fin d’année prévues par la loi constituent incontestablement le moment privilégié pour que les acteurs commerciaux décident de la politique de prix applicable pour 2014.