Plus de 60 chefs d’entreprise et professionnels de la filière peuplier se sont rendus à Paris le 24 avril dernier afin de participer au lancement national de la charte « Merci le peuplier ». Cette opération pilotée par le Conseil national du peuplier (CNP) vise à relancer les reboisements de l’essence en question en rapprochant les maillons de la filière et en incitant financièrement les propriétaires à reboiser après récolte. L’usine Drouin, l’un des initiateurs de la démarche, déclare à cette occasion : « Nous passons là une étape importante pour l’avenir du peuplier en France. Cette charte a donné de très bons résultats dans plusieurs des régions pilotes depuis fin 2011. Le passage au niveau national en est la suite logique, et nous en attendons beaucoup pour la gestion durable de cette essence. » Ce sont les entreprises elles-mêmes qui ont décidé d’agir pour l’avenir en créant la charte. Concrètement, elles proposent aux propriétaires, au moment où elles achètent le bois, de signer une convention : le propriétaire s’engage à reboiser, et, une fois la replantation réalisée, l’acheteur du bois lui remettra 2,50 euros par tige replantée ; cela représente près de 500 euros par hectare. Comme l’indique Eric Vandromme, président du CNP, l’enjeu est de taille : « Le niveau de récolte est inchangé depuis une dizaine d’années, mais on reboise aujourd’hui entre une parcelle sur trois et une parcelle sur deux seulement. C’est un non-sens, puisque le bois de peuplier est une des principales ressources renouvelables en France […] Veut-on du camembert dans des boîtes en plastique ? » Il s’agit en effet d’une ressource irremplaçable pour de nombreux secteurs d’activité : l’emballage alimentaire certes, mais aussi le contreplaqué, le bardage et le mobilier extérieur après traitement thermique.

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