La filière forêt-bois vient de présenter son « scénario carbone » à horizons 2030 et 2050. Cette étude de grande ampleur, ayant associé l’ensemble des maillons du secteur, met en évidence le rôle central de la filière forêt-bois face au changement climatique. La contribution de la filière à la séquestration et au stockage carbone est double : dans les forêts d’une part et dans les produits bois d’autre part. Ces deux leviers doivent être mobilisés simultanément pour maximiser la contribution de la filière à l’atteinte de la neutralité carbone au niveau national. Les forêts souffrant des effets du changement climatique (ralentissement de la croissance, dépérissement, attaques parasitaires, mortalité, incendies…), le scénario de l’étude s’est basé sur une hypothèse d’amplification graduelle des phénomènes climatiques à horizon 2050. L’adaptation des forêts françaises à l’évolution du climat devra impérativement être menée de manière active pour réduire le risque de déstockage massif de carbone et pour préserver la capacité des écosystèmes à préserver la biodiversité. Pour atteindre la neutralité carbone, des changements de comportement de la société seront nécessaires ; le scénario « sobriété » développé dans cette étude implique également des évolutions à tous les stades de la filière pour répondre à la demande de la société. La décarbonation de l’économie française passera inévitablement par un plus grand recours au matériau bois dans les usages. L’augmentation progressive et mesurée de la récolte annuelle (+10 Mm3 d’ici 2035) demandera de mobiliser l’ensemble des forêts à travers une dynamisation proportionnée, en lien avec l’objectif de leur adaptation au changement climatique. Cela nécessitera également une augmentation des capacités de transformation et de l’attractivité socio-économique des activités de gestion et d’exploitation forestière. La variabilité probable de la récolte induite par les crises climatiques devra s’accompagner d’une adaptation et une réorganisation de la gestion forestière. L’utilisation de bois-énergie devra être fléchée en priorité vers l’autoconsommation de la filière et la relocalisation des approvisionnements en bois en France devra être amplifiée.

Cette étude a été réalisée par l’interprofession nationale de la forêt et du bois France Bois Forêt, le Comité professionnel de Développement des Industries Françaises de l’Ameublement et du Bois (Codifab), et l’Union Française des Industries des Cartons, Papiers et Celluloses (Copacel), accompagnés du Cabinet Carbone 4.