Conçue par l’agence Chabanne & Partenaires et Michel Praz, la nouvelle médiathèque et salle de spec-
tacle de Rumilly, nommée « Quai des Arts », met en scène la culture grâce à l’alliance contrastée de deux volumes simples. Côté médiathèque, la façade en double peau vitrée permet de distinguer la vie du bâtiment et d’apporter de la lumière naturelle. Côté salle de spectacle, les reflets dorés de la vêture métallique symbolisent la richesse de la culture et de la connaissance. Question confort, architectes et ingénieurs ont créé, pour ce bâtiment, un « dispositif technique de rafraîchissement à réaction humaine », une autre manière de parler de ventilation naturelle.
Au cœur de la ville
Le complexe culturel, tel qu’il est disposé, constitue la quatrième façade de la place d’Armes de la ville, lui apportant caractère et personnalité. L’espace public devient plus agréable à vivre. Les arbres et les mails sont alignés. Les monuments existants sont non seulement conservés, mais également mis en valeur. La place d’Armes retrouve ainsi une vie.
L’âme du projet réside dans sa dualité. Le parti architectural associe deux volumes simples sur plan rectangulaire. Leur alliance contrastée exprime une réinterprétation sensible et symbolique d’un équipement culturel intégré à un contexte préservé, dans une démarche de développement durable. Côté médiathèque : transparence et animation. La culture est mise en scène en vitrine ; c’est un spectacle permanent qui fait face à la place. Des arbres stylisés sont sérigraphiés sur la façade en double peau vitrée. Ils constituent une métaphore de l’ « arbre de la connaissance ». La transparence permet un aspect renouvelé selon les moments du jour et de la nuit. Côté salle de spectacle, les reflets dorés de la vêture métallique sont produits par des panneaux au ton cuivré et changeant selon la lumière du jour.
Un hall fédérateur 
La jonction de ces deux entités est logiquement le module fédérateur qui se matérialise par un espace oblique, le hall d’entrée qui se prolonge sur l’esplanade. Les deux activités du complexe (médiathèque et salle de spectacle) s’articulent autour d’un hall toute hauteur qui accueille, distribue et oriente les usagers : vers la médiathèque au nord et à l’ouest, et vers la salle de spectacle au sud.
À l’intérieur : lumière naturelle et simplicité. Architectes et ingénieurs ont en effet créé un univers lumineux et chaud grâce à la forte présence du bois. L’expression architecturale et les diverses volontés ont rejoint la technique avec la convergence des contraintes acoustiques, environnementales et esthétiques.
Une gestion optimisée
L’architecture épurée garantit la pérennité de l’équipement.
Les volumes simples et compacts permettent par ailleurs de réduire le coût des toitures et des fondations ainsi que le coût global d’entretien. Pour un usage optimal, polyvalence et souplesse d’utilisation ont été favorisées tout au long de la conception.
Côté qualité environnementale, l’éclairage naturel est privilégié, réchauffage et rafraîchissement passifs se font grâce à la façade double peau équipée de protections solaires. L’utilisation du bois est omniprésente, et l’isolation par l’extérieur a été retenue pour éviter les ponts thermiques. Enfin, un système de ventilation naturelle permet de rafraîchir le bâtiment en réduisant les consommations d’énergie.
Fiche d’identité
  • Maîtrise d’ouvrage : Ville de Rumilly (74)
  • Maîtrise d’œuvre : Chabanne & Partenaires
  • architectes et Michel Praz architecte associé
  • Surface SHON : 3;243;m2
  • Coût des travaux : 8,4;M€;HT
  • Concours : mars 2006
  • Durée des études : 12 mois
  • Durée du chantier : 18 mois
  • Ouverture : septembre 2010
Ventilation naturelle
Parlant d’un « dispositif technique de rafraîchissement à réaction humaine;», les concepteurs du bâtiment avaient le souhait de retrouver, dans un ouvrage complexe, le geste simple d’ouvrir une fenêtre pour créer un courant d’air frais. Cette démarche permet également de sensibiliser les utilisateurs à la qualité environnementale en les faisant y participer.
Concrètement, la façade double peau agit comme un aspirateur thermique à convection : l’air frais pris à l’opposé, le long de la façade est, traverse le bâtiment via de petites portes équipées de grilles attenantes aux portes traditionnelles des différents bureaux, que chaque utilisateur peut activer à sa guise. Cet ouvrage efficace pour la ventilation naturelle crée également une modénature de porte intéressante qui enrichit l’atmosphère des bureaux, apportant une échelle très domestique propice à l’appropriation d’un ouvrage public.