KPMG a interrogé plus de 200 dirigeants du secteur de la construction et des infrastructures pour comprendre comment ils anticipent l’incidence de la rupture technologique sur leur business model et la création de valeur.
Les dirigeants sont conscients des enjeux induits par les nouvelles technologies même si l’usage qu’ils en font est encore à un stade précoce
La plupart des répondants reconnaissent faire face à des enjeux de disruption technologique majeurs mais seulement 8% d’entre eux sont à la pointe de l’innovation et un tiers déjà en retard. Les entreprises devancent nettement (près de 10 points) les donneurs d’ordres en termes de maturité d’adoption des technologies innovantes. Pour des raisons de capacité financière, ce sont les plus grandes entités de l’échantillon qui sont les leaders de l’innovation.
« Notre enquête montre que les acteurs du BTP ont bien appréhendé le changement de paradigme qui s’impose à eux : d’avoir à construire une infrastructure ou un bâtiment ils vont devoir en concevoir désormais l’usage optimisé sur le long terme. C’est grâce à « l’innovation-produits » tels que l’immeuble intelligent, le smart grid, la route solaire par exemple mais aussi, à la révolution numérique et technologique que permettent en autres le BIM, le big data et les nouveaux moyens de communication, qu’ils vont réussir cette transformation. » commente Xavier Fournet, Associé KPMG, responsable du secteur Infrastructures & Construction.
Globalement, priorité a été donnée à la numérisation des projets, à la sécurité sur les chantiers et au process de production. Les axes de progrès concernent le management de projet intégré, l’analyse de données et l’impression 3D
Alors que le BIM (61 %), et le contrôle à distance (65 %) ont été majoritairement adoptés à travers le monde les autres nouvelles technologies du secteur restent en devenir. Un tiers des entreprises interrogées disent utiliser la robotique et l’automatisation alors qu’elles permettraient des évolutions majeures dans la gestion de projet en réalisant certaines tâches pénibles ou dangereuses (forage, pose de briques, pose de poutres) tout en garantissant une plus grande sécurité sur les chantiers. De même, les entreprises du secteur de la construction n’exploitent pas leurs données au maximum de leur potentiel. Deux tiers des dirigeants du secteur n’utilisent pas l’analyse des données pour le suivi de la performance et l’évaluation des projets. Seul un quart d’entre eux affirme être en mesure « d’appuyer sur un bouton » pour obtenir l’ensemble des informations sur un chantier. La gestion de projet intégrée et en temps réel reste plus un horizon qu’une réalité : une entreprise sur cinq dispose d’un système d’information pour la gestion des projets (PMSI) entièrement intégré.
Image BIM : Abvent