Sous toutes les formes
Balcon, petit cheminement à travers le jardin, vaste plage de détente en périphérie d’une piscine, deck en bois pour valoriser un toit-terrasse accessible… la terrasse bois, qui fait partie intégrante des maisons nord-américaines ou scandinaves, agrémente de plus en plus nos habitations françaises. Son principal atout : une adaptabilité à toute épreuve ! Il est vrai qu’elle répond à toutes les exigences ou presque, offre une multitude de possibilités de calepinage (pose en longueur, en largeur, en V, en diagonale, en pointe de diamant…) et de mise en œuvre. Côté esthétique, il est par exemple possible de créer un point de fuite avec une pose verticale, de varier l’ambiance en changeant le sens de pose des lattes ou de jouer sur des différences de niveaux et des décaissements pour rompre la planéité et intégrer des végétaux… Côté technique, la terrasse bois est une construction tout terrain qui s’adapte à toutes les natures de sol. C’est même dans les configurations les plus complexes, sur les sols les plus instables par exemple ou présentant des dénivelés importants qu’une terrasse bois offre le plus d’avantages et que sa structure, légère, prend tout son sens…
Platelage en bois massif ou composite
Pour rappel cependant, ce DTU ne prendra en compte ni les systèmes de fixations dits invisibles – à base de polymère ou en métal, qui génèrent des points d’ancrage en sous-face ou sur le chant des lames et ne sont compatibles qu’avec des profils de lames spécifiques – ni les lames de bois polymère. La présence des platelages en bois composite, constitué de fibres de bois et de résine, s’est pourtant véritablement renforcée sur le marché ces dernières années. Un des avantages de ces lames, fabriquées à partir de fibres de bois et de résine, est de bénéficier d’une grande stabilité et durabilité sans nécessiter aucun entretien : ni huile ni vernis ne sont utiles pour conserver la teinte d’origine. Il n’y a pas de risque d’échardes ni de fendillements ; un espacement constant entre les lames est garanti quelle que soit la mise en œuvre, par vis ou par clips invisibles… Du côté des bois massifs, des traitements de préservation comme le traitement à haute température ou le thermo-huilage par imprégnation d’huiles végétales permettent de valoriser des essences régionales réputées peu imprégnables comme le châtaignier ou l’acacia… La terrasse bois a encore de beaux jours devant elle.
Quelle mise en œuvre choisir ?
Terrasse sur lambourdes, sur chevrons et plots PVC réglables ou encore sur solives et poteaux, c’est la nature du sol qui va imposer le type de structure.
Système 1
Dans le cas d’une surface recouverte de béton ou de carrelage par exemple, la structure doit être constituée de lambourdes isolées du sol par des cales en PVC autodrainantes ou, si la pente du support existant est inférieure à 1 %, par des plots PVC réglables. Il est recommandé de positionner les lambourdes dans le sens de la pente de la dalle, ce qui favorise l’écoulement des eaux de pluie et réduit la hauteur de calage à 10 mm au minimum, contre 20 mm lorsque les lambourdes sont posées perpendiculairement à la pente. La hauteur des lambourdes (au moins 1,5 fois l’épaisseur des lames de platelage) doit également être choisie en tenant compte de la hauteur du seuil de la porte-fenêtre existante, sachant qu’il est possible de réduire la hauteur du complexe lames/lambourdes à 7 cm au minimum.
Système 2
Sur un sol stable, contrairement aux idées reçues, une dalle béton ne s’impose pas à condition de décaper la couche meuble du sol et de prévoir, lorsque l’eau de pluie ne s’évacue pas correctement, une couche drainante en sable et gravillons. Les lambourdes doivent reposer sur des plots PVC réglables posés sur un géotextile perméable à l’eau qui évite la repousse des mauvaises herbes. L’écartement des plots est à calculer en tenant compte de l’ensemble des charges à répartir, poids propre de la terrasse (environ 30 kg/m2) plus charges d’exploitation (150 kg/m2), pour éviter qu’ils ne s’enfoncent dans le sol.
Systèmes 3 et 4
Sur sol instable ou lorsque la terrasse est surélevée de plus de 30 cm par rapport au terrain naturel, il suffit de quelques plots en béton fondés au niveau du sol stable et dans la plupart des cas de petites dimensions (section de 40 cm) pour reprendre les charges. Dans ces deux configurations, la charpente repose donc à l’avant sur des plots de fondation et, à l’arrière, sur une muralière scellée par gougeons, tire-fond ou scellement chimique (selon la nature des matériaux composant la paroi) dans le mur de façade. La charpente se compose alors d’une poutre porteuse (fixée sur les plots en béton par des ancres en acier galvanisé) et de solives fixées par sabots métalliques sur la poutre porteuse et par des vis bichromatées dans la muralière. À noter que des supports métalliques entre la muralière et la façade évitent les pièges à eau tout en assurant l’articulation entre les deux ouvrages. Dans le cas d’une terrasse surélevée reposant sur des poteaux bois, droits ou à épaulement, des liens entre solives vont assurer le contreventement de la structure.