Alors qu’’en neuf, les bâtiments publics devront atteindre la norme BBC dès la fin 2010, les bâtiments existants devront, selon la loi Grenelle 1, faire l’’objet d’’un audit énergétique et engager la rénovation d’’un tiers de leurs surfaces d’’ici à 2012. « C’’est une obligation pour l’’État et une recommandation pour les collectivités territoriales », souligne le Plan Bâtiment Grenelle. Gérés, depuis la loi de décentralisation, par les collectivités, les établissements scolaires sont en première ligne. Avec 149,2 millions de mètres carrés, ce parc immobilier représente en effet 53% des bâtiments publics gérés par les collectivités. Il offre ainsi un grand gisement en matière d’’économie d’’énergie même si, avec une consommation moyenne de 145kWh/m2/an, ces bâtiments scolaires sont finalement bien moins énergivores que d’’autres constructions publiques comme les équipements sportifs, culturels et de loisirs (308kWh/m2) ou les maisons de retraite (242kWh/m2).

Un parc hétéroclite

C’’est au 19e siècle que naît véritablement l’architecture scolaire, notamment avec les lois instaurant l’’école laïque, gratuite et obligatoire. Des modèles de construction pour les établissements sont établis, et l’’on voit apparaître les premières réglementations en matière d’’hygiène. L’’architecture même de ces bâtiments exprime la volonté de soustraire les enfants à diverses influences (Église, famille ) et de former ainsi les républicains de demain. Après la seconde guerre mondiale, les enjeux changent. Les phénomènes d’’exode rural, de stagnation de la construction entre les deux guerres et de poussée démographique augmentent fortement les besoins en locaux d’’accueil. Avec le baby-boom, il faut d’’abord construire vite l’enseignement du premier degré. Ce sont ensuite les collèges qui ne répondent plus à la demande, d’autant moins qu’en 1959, la scolarisation obligatoire est prolongée jusqu’’à l’’âge de seize ans. 2354 collèges voient ainsi le jour entre 1965 et 1975, pour la plupart des bâtiments fragiles, réalisés en éléments préfabriqués de métal ou de béton. Le drame de l’’incendie du collège de la rue Pailleron, à Paris, en 1973, met en évidence la fragilité de ces constructions et l’’importance des données de sécurité inhérentes à ce type d’’établissement.