Un centre commercial à la pointe du développement durable, c’est ainsi que le groupe Auchan qualifie son nouveau magasin de Montauban. Construit à la place d’un ancien hypermarché, il se caractérise par le soin apporté dans la conception de l’enveloppe et le choix des matériaux d’isolation. Il bénéficie d’un système de production thermique n’utilisant ni chaudière ni ballon d’eau chaude. Il est équipé d’une des centrales photovoltaïques les plus importantes de France pour un site commercial. Enfin, il utilise un système d’éclairage naturel nouvelle génération. Chantier vert Dès le lancement du chantier, qui a fait l’objet d’une étude destinée à estimer son bilan carbone, le projet a intégré les préoccupations environnementales. D’abord dans le choix des prestataires. Pour limiter les transports et renforcer l’activité locale en favorisant la création ou la pérennisation d’emplois, la priorité a été donnée, chaque fois que c’était possible, à des entreprises de la région. Par ailleurs, lors de l’appel d’offres, il a été demandé à l’ensemble des sociétés candidates d’estimer elles-mêmes le bilan carbone de leur contribution au chantier. Le chantier vert s’est caractérisé par plusieurs engagements et réalisations concrètes. Ainsi, afin de limiter les transports de terre, le volume des déblais est resté en permanence égal au volume de remblais. Les matériaux ont été traités sur place pour réduire au maximum l’apport de matériaux neufs. Lors des travaux de démolition des bâtiments existants, les gravats ont été concassés dans une centrale installée à proximité du site. Les enrobés mis en œuvre sont de type « basse température » et réalisés à l’aide de liant végétal. Tout au long du chantier, un responsable « chantier vert » était présent à temps complet. Recherche d’intégration Pour une meilleure insertion paysagère, l’architecture du centre a été inspirée par l’architecture locale : les arcades et les briques rouges qui caractérisent le centre-ville montalbanais. Le bâtiment a eu recours à des matériaux naturels (granit et pierre) utilisés dans les constructions de la région. Pour marquer symboliquement l’ancrage local du centre, un fruitier, bâtiment construit au début du 20e siècle pour stocker les pommes, a été rénové et conservé sur le parking. La question du bruit a également été traitée : le centre a fait le choix d’une isolation acoustique très soignée évitant aux habitations voisines de subir la gêne due à l’activité du centre commercial. Par ailleurs, tout a été fait pour rendre le site accessible aux modes de transport doux. Une place prépondérante est ainsi accordée aux piétons, vélos, véhicules propres, transports en commun. Efficacité maxi Le nouveau bâtiment s’inscrit dans une démarche poussée d’économie d’énergie. Les différentes mesures prises devraient permettre de réduire la consommation globale de 44 % par rapport à l’ancien magasin (de 584 kWh/m²/an à 325 kWh/m²/an sur la surface de vente de l’hypermarché) malgré une augmentation de la surface du bâtiment de plus de 20 %. Sur le plan de l’éclairage, le centre s’est doté d’un système zénithal, rare en France pour un équipement commercial, basé sur l’utilisation d’un toit en shed qui génère un maximum de luminosité sans apport calorifique. Grâce à cette toiture en dents-de-scie, inspirée de l’architecture des fabriques industrielles du 19e siècle, dont les plans inclinés sont vitrés, la totalité de l’aire de vente de l’hypermarché, les réserves, les bureaux et une partie de la galerie commerciale bénéficient de la lumière naturelle. Un soin particulier a été apporté à l’isolation du bâtiment grâce à la conception de l’enveloppe du magasin, qui a été renforcée à certains endroits par rapport aux normes habituelles, avec un triplement de l’épaisseur d’isolant. Les entrées ont été conçues pour éviter au maximum les déperditions de température. Chaud et froid optimisés Le système de production thermique du magasin n’utilise aucune chaudière, ni aucun ballon d’eau chaude. Il optimise l’utilisation des calories produites puisque le chauffage et la climatisation sont assurés par la récupération des calories issues de la production de froid alimentaire. La chaleur est également récupérée et stockée dans une cuve sprinkler de 900 m3 et peut être utilisée par exemple pour le chauffage du centre en hiver. Les calories produites en excès sont évacuées par des aérocondenseurs situés sur le toit. Celui-ci est recouvert d’une terrasse végétalisée qui permet de diminuer la température ambiante de 7 °C. La production de froid alimentaire sur le magasin se caractérise par l’utilisation de fluides frigoporteurs naturels, et l’absence totale de recours aux CFC (fluides frigorifiques nuisibles à l’environnement). Conséquence : aucun CO2 n’est rejeté dans l’atmosphère. Par ailleurs, afin de réduire les consommations des meubles froids, des rideaux de nuit ont été apposés sur les meubles verticaux, et des couvercles coulissants sur les meubles basse température horizontaux. Énergies propres Sur le plan des énergies renouvelables, le centre sera équipé d’une centrale photovoltaïque forte de 5 200 m2 de panneaux qui seront apposés durant l’automne. Cette centrale devrait permettre de fournir l’équivalent d’un tiers des besoins énergétiques de l’hypermarché. De plus, l’eau chaude sanitaire est produite à l’aide de panneaux solaires thermiques. Résultat de toute cette démarche, l’hypermarché de Montauban a reçu le prix INGRES décerné par la CCI de la ville qui récompense chaque année le dossier le plus innovant du point de vue de l’efficacité énergétique. De plus, en septembre 2010, le projet a été retenu comme partenaire officiel de la Campagne énergie durable pour l’Europe, un statut accordé à des projets mettant en œuvre des actions ou des programmes dans le domaine de l’énergie durable, susceptibles de présenter un impact significatif sur l’environnement énergétique européen.