hôpital de Marseille

Pour réaliser les quatre poteaux en V, le groupement d’entreprises a recouru à des coffrages en carton maintenus par un gabarit métallique lourd.
Photo Cemex

Cemex Bétons construit le nouvel hôpital Ambroise Paré-Paul Desbief de Marseille. Un chantier de près de 100 000 m2; de SHO dont l’originalité repose sur l’utilisation de bétons lourds pour une partie du bâtiment. Dans le XVème arrondissement de Marseille, sur le site Euro-méditerranéen, la fondation Ambroise Paré réalise un centre hospitalier de 479 lits parmi les plus modernes de la ville. Le bâtiment présente une emprise au sol de 15 642 m2;, soit la quasi-totalité du terrain de 18 150 m2; qu’il occupe dans la ZAC de la Cité Méditerranée. Il est percé de treize patios favorisant l’éclairage naturel des locaux centraux. L’organisation prime pour la construction des 97 641 m2; SHO (surface hors oeuvre en infra et superstructure). Le groupement d’entreprises a divisé le chantier (150 compagnons en pointe) en quatre zones. Le respect du planning et des impératifs d’une certification HQE a été omniprésent durant les 18 mois consacrés au gros oeuvre. Les prestations de l’agence des Bouches-du-Rhône de Cemex Bétons, fournisseur de près de 80 % des BPE, s’inscrivent dans cette double logique d’efficacité et de qualité. Avec en ligne de mire une livraison tous corps d’état en décembre 2012. Un bunker au coeur du bâtiment La quasi-totalité des bétons sont pompés pour ne pas saturer les cinq grues du chantier. Près de 15 000 m3; de bétons CXB C25/30 forment les planchers, poteaux et voiles intérieurs. Quelque 15 000 m3; de CXB C30/37 (classés XF2) ont été coulés pour les voiles extérieurs. Mais la grande originalité du site est d’avoir employé 2 000 m3; de bétons lourds pour la salle de radiothérapie située au premier niveau de sous-sol. Soumise au contrôle de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), cette salle de 12 x 24 m est un véritable bunker dont la masse des parois doit être suffisamment importante pour stopper les radiations. Le béton présente une densité de 3,9 (contre 2,3 habituellement), du fait de l’emploi de granulats de magnétite dans sa formulation. Dite pierre de fer, cette roche présente une densité de 5,7 et pèse donc 5,7 t par m3. Afin de ne dépasser le Poids Total Autorisé en Charge (PTAC), les camions toupies 8 x 4 ne transportaient que 4 m3; à chaque trajet depuis la centrale. Le béton pompé a d’abord servi à faire une dalle de deux mètres d’épaisseur. Six poteaux carrés de 2 x 2 m pour six mètres de haut sont ensuite coulés. Ils supportent une nouvelle dalle-plafond de deux mètres d’épaisseur (580 m3; livrés en trois fois). Des connecteurs sont positionnés dans les voiles de manière à recevoir les armatures d’un plancher intermédiaire coulé dans un second temps. Des poteaux architectoniques inclinés Deux façades reposent partiellement sur des poteaux reprenant dix tonnes. Six de ces poteaux sont inclinés, dont quatre forment un V. Pour les réaliser, le groupement d’entreprises a recouru à des coffrages en carton maintenus par un gabarit métallique lourd. Les poteaux en V sont aussi liaisonnés par des câbles permettant d’alléger l’étaiement du gabarit (3 t). Le coulage de CXB C30/37 est fait progressivement pour ne pas induire d’efforts trop importants. Un béton S4 (Hyperfluide) est utilisé pour ses qualités architecturales et sa faculté à bien enrober l’armature.