Embrassant une vue à 180°, entre les monts du Lyonnais et les monts du Crêt d’Arjoux, le lycée Germaine-Tillion, à Saint-Bel, est composé de plusieurs bâtiments, à l’instar des fermes de la région. La singularité de cet établissement vient du travail réalisé sur les espaces de circulation et la mise en relation des différentes entités du lieu. Demi-pension, CDI, vie scolaire et salles de classe sont ainsi accessibles par un vaste hall préau. Élément central du bâtiment, celui-ci est en partie clos par une large façade vitrée (30 m) sur la rue, et ouvre entièrement sur le paysage et le jardin. Couvert, lumineux et végétalisé, il permet de dépasser la problématique du couloir. Pour l’architecte, Michel Maurice, « le préau peut devenir un espace majeur, alors qu’il n’est souvent considéré que comme un accessoire ». Le cahier des charges ne prévoyait en effet qu’une surface de 250 m2, devenue par la suite cette place de 1 200 m2, abritée des vents dominants. Challenge interlycées, défilés de mode… sur ses deux ans d’exploitation, le lieu a montré tout son potentiel en accueillant divers événements. « Cet espace pourrait dépasser le cadre fonctionnel du lycée, être mis à profit par la ville par exemple, estime l’architecte. Car, quand on parle de construire durable, il faut peut-être se poser la question de la mutualisation des espaces. » Respect du lieu et emploi de matériaux traditionnels Offrant une surface de 10 000 m2, le bâtiment très étendu en R+1, est construit sur un site d’une déclivité de 5 %, entraînant un dénivelé de 10 m. « La pente participait à l’identité géographique du lieu », explique Michel Maurice. Le bâtiment principal s’est ainsi édifié sur la courbe de niveau la plus haute afin de limiter au maximum le recours au terrassement. S’avançant perpendiculairement dans la pente, les deux ailes d’enseignement sont, quant à elles, posées sur un socle. Suivant ce même respect de l’existant, une douve s’étire sur les 130 m du bâtiment côté rue, formant le seuil d’entrée du lycée. Plantée et alimentée par les eaux de pluie, cette douve, loin d’être un artifice, vise à recréer le biotope d’un étang, détruit lors de la construction du projet. Autre point fort du bâtiment, l’emploi de matériaux emblématiques de la région, qui contribuent à ancrer le bâtiment dans son environnement. « Nous avons fait le choix de formes simples, mais nous avons misé sur une plus grande qualité des matériaux de construction », précise l’architecte. Le béton de la structure (poteaux, poutres, planchers) provient ainsi d’une cimenterie voisine ; sur la façade ouest, une pierre dorée similaire à celle de la région est posée en bardage vertical, constituant un bouclier thermique. Enfin, les menuiseries intérieures et extérieures sont en bois (principalement du mélèze) et représentent 20 % du prix de la construction. Embrassant une vue à 180°, entre les monts du Lyonnais et les monts du Crêt d’Arjoux, le lycée Germaine-Tillion, à Saint-Bel, est composé de plusieurs bâtiments, à l’instar des fermes de la région. La singularité de cet établissement vient du travail réalisé sur les espaces de circulation et la mise en relation des différentes entités du lieu. Demi-pension, CDI, vie scolaire et salles de classe sont ainsi accessibles par un vaste hall préau. Élément central du bâtiment, celui-ci est en partie clos par une large façade vitrée (30 m) sur la rue, et ouvre entièrement sur le paysage et le jardin. Couvert, lumineux et végétalisé, il permet de dépasser la problématique du couloir. Pour l’architecte, Michel Maurice, « le préau peut devenir un espace majeur, alors qu’il n’est souvent considéré que comme un accessoire ». Le cahier des charges ne prévoyait en effet qu’une surface de 250 m2, devenue par la suite cette place de 1 200 m2, abritée des vents dominants. Challenge interlycées, défilés de mode… sur ses deux ans d’exploitation, le lieu a montré tout son potentiel en accueillant divers événements. « Cet espace pourrait dépasser le cadre fonctionnel du lycée, être mis à profit par la ville par exemple, estime l’architecte. Car, quand on parle de construire durable, il faut peut-être se poser la question de la mutualisation des espaces. » Respect du lieu et emploi de matériaux traditionnels Offrant une surface de 10 000 m2, le bâtiment très étendu en R+1, est construit sur un site d’une déclivité de 5 %, entraînant un dénivelé de 10 m. « La pente participait à l’identité géographique du lieu », explique Michel Maurice. Le bâtiment principal s’est ainsi édifié sur la courbe de niveau la plus haute afin de limiter au maximum le recours au terrassement. S’avançant perpendiculairement dans la pente, les deux ailes d’enseignement sont, quant à elles, posées sur un socle. Suivant ce même respect de l’existant, une douve s’étire sur les 130 m du bâtiment côté rue, formant le seuil d’entrée du lycée. Plantée et alimentée par les eaux de pluie, cette douve, loin d’être un artifice, vise à recréer le biotope d’un étang, détruit lors de la construction du projet. Autre point fort du bâtiment, l’emploi de matériaux emblématiques de la région, qui contribuent à ancrer le bâtiment dans son environnement. « Nous avons fait le choix de formes simples, mais nous avons misé sur une plus grande qualité des matériaux de construction », précise l’architecte. Le béton de la structure (poteaux, poutres, planchers) provient ainsi d’une cimenterie voisine ; sur la façade ouest, une pierre dorée similaire à celle de la région est posée en bardage vertical, constituant un bouclier thermique. Enfin, les menuiseries intérieures et extérieures sont en bois (principalement du mélèze) et représentent 20 % du prix de la construction.

lycée Germaine Tillion

Une bâche souple en soubassement des bâtiments d’enseignement permet un stockage permanent de 120 m3 d’eau pour l’arrosage des espaces verts et l’alimentation de la douve. – Photo : Atelier Arche

Une juste consommation

Pour consommer le moins d’énergie possible, l’attention s’est tout d’abord portée sur l’isolation, avec des vêtures extérieures pour limiter les ponts thermiques. L’objectif était ensuite de privilégier les énergies renouvelables. La région Rhône-Alpes disposant d’une filière de récupération des sous-produits forestiers, l’emploi d’une chaufferie bois s’est imposé. Après différents ajustements, elle couvre désormais 80 % des besoins en chauffage du bâtiment. La chaleur est dispensée par le biais d’un plancher chauffant différemment dimensionné, selon l’orientation des espaces. Afin de limiter les déperditions thermiques dues au renouvellement d’air, le choix s’est ensuite porté sur une ventilation mécanique double flux. Ventilation, éclairage, chauffage, l’ensemble de ces éléments est asservi à une gestion technique centralisée. Les équipements s’éteignent ou s’allument suivant une programmation horaire, des détecteurs de présence, de luminosité ou encore des thermostats d’ambiance. Enfin, les besoins en eau chaude sanitaire pour les cuisines sont couverts à 60 % par des capteurs solaires thermiques. Performances sous surveillance La SERL (Société d’équipement du Rhône et de Lyon), maître d’ouvrage mandaté par la Région Rhône-Alpes, a souhaité contrôler les performances du bâtiment à posteriori. Une mesure qui, selon l’architecte, devrait être généralisée : « Cela a permis de réaliser les ajustements nécessaires pour atteindre les objectifs définis au départ. Même les retours négatifs peuvent être intéressants. » Se pose ainsi la question de l’intérêt des capteurs solaires thermiques sur un établissement scolaire. En effet, les élèves étant absents lors de la période la plus chaude, il est nécessaire de faire circuler l’eau des capteurs pour ne pas les détériorer. Un bâchage des capteurs l’été est envisagé, afin d’éviter des consommations parallèles. Fiche d’identité ✓ Surface : 10 000 m² SHON ✓ Espaces extérieurs : 14 527 m² ✓ Maître d’ouvrage : Région Rhône-Alpes ✓ Maître d’ouvrage mandaté : SERL ✓ Équipe de maîtrise d’œuvre : Atelier Arche, Michel Maurice : architectes ✓ THEL-ETB : BET Fluides ✓ E2CA : économiste ✓ SAFEGE : BET VRD ✓ Arcadis : BET Structure ✓ P. Pionchon : paysagiste ✓ Génie acoustique : BET acoustique ✓ Coûts des travaux : 15 M € HT