A l’heure du changement de gouvernement et de la validation de la loi ALUR, les dirigeants de CAPIFRANCE se montrent assez critiques et proposent d’aller plus en avant pour faire bouger les investisseurs.

Aujourd’hui, « La loi ALUR est assez controversée car elle a eu plutôt tendance à favoriser le locataire au détriment du propriétaire. Qui plus est, les nouvelles restrictions en matière locative ne créent pas plus de logements. Elles finissent simplement par décourager les investisseurs privés » ajoute Philippe Buyens, directeur général délégué de CAPIFRANCE. A l’heure du bilan, les professionnels sont donc unanimes. « Si la loi ALUR a permis le dépoussiérage de la loi Hoguet, qui était nécessaire, de renforcer l’accès à la profession ainsi que la transparence en matière d’honoraires et de publicité, de contraindre lesprofessionnels à être plus rigoureux sur leurs pratiques, force est de constater que cette loi n’apporte rien pour soutenir la croissance du marché de l’immobilier qui traverse une crise depuis plus de deux ans. Le gouvernement a orienté sa politique de logement du côté social, en créant des garanties pour le consommateur mais  aucune action n’a porté sur les mesures qui auraient été le plus à même de relancer le marché et de redonner confiance aux investisseurs » estime pour sa part Jacques Daboudet, Président de CAPIFRANCE. Pour bon nombre d’acteurs du marché immobilier, une autre politique s’impose : « il y a urgence à créer un climat propice au réengagement durable des investisseurs sur le marché immobilier neuf » explique Jacques Daboudet. La demande est pressante, et devrait permettre de manière induite de relancer le marché dans son ensemble. « Evidemment à partir du moment où on construira un volume de logements suffisant, cela permettra une accélération de la rotation des stocks. Car qui dit achat de logements neufs dit vente de biens anciens. Cela devrait donc indûment relancer la dynamique de la transaction dans l’ancien » ajoute Jacques Daboudet. Pour redynamiser le secteur, il est également essentiel « de redonner du pouvoir d’achat et donc de la capacité d’emprunt aux français. Or, cela passe soit par l’augmentation des revenus (ce qui semble compromis à court terme, au regard de la crise), soit parla mise en place d’aides à l’accès au logement, telles que le PTZ dans l’ancien mais également d’un nouveau dispositif de défiscalisation stable et beaucoup plus incitatif pour redonner confiance aux investisseurs. Ce sont des mesures qui ont fait leurs preuves dans le passé ». Mais ces aides coûtent à l’Etat, d’autant plus qu’il s’est engagé dans une dans une politique de rationalisation budgétaire. Cette année, l’intervention en faveur du logement devrait d’ailleurs représenter 39,50 milliards d’euros. « Mais qu’il faut mesurer avant tout, c’est le retour sur investissement. Car les aides représentent de l’argent que l’état pourra récupérer à travers la relance de la construction, à travers la TVA qu’il perçoit sur les transactions ou encore la vente de biens neufs et surtout sur la dynamique d’emplois induits. L’immobilier fait en effet appel à de nombreux corps d’état : le BTP, l’artisanat etc. Or, tout cela créé de la richesse, de la valeur ajoutée et des recettes fiscales ».