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A l’usine de Thonon-les-Bains (74), un système de refroidissement par hydrothermie permet d’éviter les systèmes réfrigérants sources de pollution et de risques sanitaires.Photo : B. Eyquem/Veka |
Engagé depuis de nombreuses années dans des démarches environnementales, l’extrudeur allemand de profilés PVC intensifie sa politique verte tous azimuts. L’innovation produits est au service de la performance énergétique, tandis que le recyclage devient une activité majeure de l’entreprise.« Lorsque l’on est leader d’une filière, on se doit d’adopter une politique responsable exemplaire, » déclare Jos Lenferink, président de Veka France, qui rappelle que le PVC, même s’il contient des matières issues du pétrole, n’est en rien nocif pour notre planète ni pour notre santé. Matériau inerte, résistant, et durable, il est également très performant sur le plan de l’isolation thermique. Mais c’est sur sa capacité à être recyclé qu’insiste le président de Veka. Le groupe investit d’ailleurs largement dans cette activité, à travers un ambitieux programme de revalorisation du PVC.Réflexion sur la fenêtre de demainA quoi ressemblera la menuiserie du futur ? C’est en cherchant à répondre à cette question que Veka élabore sa politique d’innovation. Une innovation essentiellement portée par les exigences croissantes de performance énergétique qui fait émerger plusieurs axes de réflexion : comment mieux gérer les apports solaires ? Comment permettre une parfaite adaptation des menuiseries aux différents cas d’isolation (intérieure, extérieure, compensée) ? Comment renforcer la performance globale des coulissants tout en veillant aux aspects économiques ? Comment utiliser des technologies alternatives aux renforts acier tout en garantissant performance thermique et coût maîtrisé ? Sur ce dernier point, le groupe Veka, se fondant sur de nombreux tests et essais, se montre prudent : « L’utilisation de la fibre de verre comporte des risques que le marché devra résoudre avant une éventuelle généralisation de cette technologie, » précise Benoît Naud, responsable Marketing Produits. Posant de nombreux problèmes au moment de l’extrusion et de la fabrication du profilé (captation des poussières, outillages plus coûteux…), mais aussi et surtout au niveau du recyclage (impossibilité d’identifier les chutes de production ou les fenêtres en fin de vie avec ou sans fibre), le recours à la fibre de verre semble être une fausse bonne idée. « La filière PVC a su prouver au marché sa capacité à recycler les chutes de fenêtres et les produits de déconstruction sans restriction. Il serait dommage que l’innovation mette en péril cet acquis », ajoute Benoît Naud.
A découvrir sur les salonsVeka présentera ses innovations majeures (nouvelle offre coffres, coulissant novateur, technologie alternative aux renforts acier…) sur Batimat, en novembre 2011, à Paris et à la Fensterbau, en mars 2012, en Allemagne. Plusieurs nouveautés sont d’ores et déjà annoncées : la ligne Kiestline 78, une fenêtre « basse énergie » dotée de 6 chambres d’isolation et d’un vitrage jusqu’à 44 mm d’épaisseur (triple vitrage) ; la gamme de fenêtres Softline 82 atteignant un niveau de performance énergétique très élevée (Uw de 1,0 W(m².K). |
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La nouvelle ligne Softline 82. Les profilés de 82 mm, dormant-ouvrant, comportent six chambres d’isolation.Photo : Veka |
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Leader du recyclage Le recyclage, justement, Veka en a fait une de ses activités phares. Pionnier en la matière, le groupe a d’abord créé une usine de recyclage en Allemagne en 1993, puis deux autres en Grande-Bretagne et en France. Aujourd’hui, ce sont 50 000 tonnes de déchets de menuiseries PVC qui sont retraitées en Europe. Des chiffres plutôt modestes au regard du 1,6 million de tonnes de profilés extrudés produits chaque année, mais qui devraient augmenter très fortement dans les années à venir : « Les grands chantiers de rénovation des constructions des années 1960 et 70 n’en sont qu’au début et ils produisent énormément de déchets de menuiseries », explique Carol Avois-Jacquet, responsable Prescription et Environnement. C’est sur ces gisements que Veka Recyclage France a greffé un service de collecte et de traitement depuis cinq ans, faisant du groupe le premier extrudeur à proposer la reprise sur chantier des menuiseries en fin de vie de toutes origines et celle des chutes de fabrication chez les assembleurs. « Il nous faut aujourd’hui aller encore plus loin en nous positionnant sur les appels d’offres », ajoute François Aublé, directeur général de Veka Recyclage.Aujourd’hui, 12 000 tonnes de déchets de menuiseries PVC sont recyclées dans l’usine française de Vendeuvre-sur-Barse, dans l’Aube. Mais les prévisions sont en forte hausse. C’est pourquoi 8 millions d’euros sont actuellement investis pour accroître la surface du site qui passera de 18 000 à 30 000 m². Et si l’achèvement du cycle se faisait jusqu’à présent en Allemagne, l’usine française produira désormais sur place du PVC recyclé, conforme à la norme européenne NF EN 12608, et le commercialisera sous forme de granulat prêt à être à nouveau extrudé. Un PVC « ressuscité » en quelque sorte, doté des mêmes caractéristiques et performances que celui d’origine.