Ancrés dans notre environnement quotidien, les commerces représentent une part importante des consommations énergétiques dans le paysage français. De plus en plus équipés en matériel d’information Hi-Tech, de plus en plus éclairés, de plus en plus grands, ils consomment de plus en plus d’énergie. Ainsi, la consommation énergétique unitaire moyenne d’un magasin est estimée à 236 kWh/m², soit plus qu’un bâtiment tertiaire moyen (212 kWh/m²), juste derrière les cafés-hôtels-restaurants (242 kWh/m²). Les commerces représentent 22 % des surfaces chauffées du tertiaire et 2,5 % de la consommation énergétique totale. Des lieux de vie plus attrayants Face à l’’évolution des exigences de la clientèle, les centres commerciaux sont peu à peu devenus de véritables lieux de vie, où loisirs et consommation se confondent souvent. Qu’ils soient situés en centre-ville ou en zone périurbaine, ils relèvent d’une architecture plus recherchée, dans une volonté d’intégration paysagère. Les volumes basiques cèdent la place à des bâtiments plus audacieux, mieux conçus et mieux insérés dans leur environnement. Les concepteurs prennent désormais en compte le traitement des accès, le confort intérieur, la souplesse d’aménagement et l’évolutivité des espaces, la maintenance et l’exploitation. Selon Perifem (Association technique du commerce et de la distribution), les grandes orientations qui se dégagent pour l’avenir vont dans le sens d’une réduction de l’impact environnemental des centres commerciaux : consommation d’énergie, gestion de l’eau, des déchets… Avec un défi majeur : les rénovations. Le parc de centres commerciaux français se compose aujourd’hui de 707 centres commerciaux*, représentant près de 14 500 000 m² de surface commerciale utile et accueillant plus de 32 000 commerces ! Et c’est sans compter la multitude de magasins de moyenne surface et de petites boutiques de centre-ville. * Un centre commercial se définit comme un ensemble d’au moins 20 magasins et services totalisant une surface commerciale utile (dite surface GLA) minimale de 5 000 m², et conçu, réalisé et géré comme une entité. Des acteurs engagés Conscientes de la nécessité d’une gestion durable de leurs activités, les enseignes de la distribution réunies au sein de la FCD (Fédération des entreprises du commerce et de la distribution), représentant les entreprises à prédominance alimentaire, ont signé il y a trois ans une convention avec le ministère de l’Écologie. Nouvelle déclinaison opérationnelle du Grenelle de l’environnement, cette convention définissait plusieurs engagements majeurs avec des objectifs précis en matière de consommation responsable et biologique, de gestion des emballages et des déchets. Il s’agissait aussi de réduire les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre du secteur du commerce et de la distribution, tout en limitant leurs impacts visuels sur les paysages et les écosystèmes. En mars 2010, un premier bilan faisait état d’avancées importantes dans tous les domaines. Précurseurs dans la réalisation de bilans carbone, suivant la méthodologie définie par l’’ADEME et adaptée conjointement avec elle aux spécificités de la profession, les enseignes ont élaboré, avec l’association Perifem et la FCD, un guide collectif mis à la disposition des magasins en 2009. Ce guide intègre des exemples de bonnes pratiques et une méthode d’’autoévaluation. Des indicateurs et valeurs de référence ont également été définis par les enseignes, en fonction des caractéristiques de leur parc, en cohérence avec la réglementation thermique. Enfin, une étude a été conduite par Perifem, conjointement avec l’’ADEME, afin d’’identifier les principaux leviers d’’amélioration de l’’efficacité énergétique des magasins. Des résultats concrets Les magasins ont ainsi amélioré leur efficacité énergétique : à travers l’’identification des postes les plus énergivores (froid, climatisation, éclairage…) et la mise en place de solutions adaptées (pilotage à distance, récupération de chaleur et de froid, meubles frigorifiques plus performants, utilisation de l’’éclairage naturel…), leur consommation a baissé jusqu’’à 6 % en 2009 par rapport à 2008. L’’étude réalisée conjointement avec l’’ADEME montre que les bâtiments du commerce (magasins et entrepôts) peuvent apporter une contribution décisive au développement des énergies renouvelables en France, s’agissant notamment de l’’énergie solaire (thermique et photovoltaïque), étant donné l’’envergure des toitures : hors entrepôts, les grandes et moyennes surfaces représentent en France plus de 20 millions de m², dont plus de 15 pour les seules enseignes de la FCD. Ainsi, tous les projets de construction de sites nouveaux et la plupart des grosses rénovations intègrent désormais l’’utilisation des énergies renouvelables. L’’optimisation des transports en amont (des fournisseurs aux entrepôts) et en aval (entre entrepôts et magasins) est un facteur clé de la réduction de l’’empreinte environnementale des activités du commerce et de la distribution. En application de la convention et conformément à leur politique de développement durable, les enseignes ont mis en place une stratégie qui fait jouer tous les leviers d’’amélioration possibles : optimisation du remplissage des camions et rationalisation de leurs trajets, incitation au regroupement, renforcement des modes de transport alternatifs à la route… En réduisant leurs émissions globales de CO2, les enseignes de la distribution contribuent ainsi à la réalisation des objectifs du Grenelle de l’’environnement en matière de pollution de l’’air et de lutte contre le réchauffement climatique. Fortes de ces résultats, elles souhaitent, pour les années à venir, faire porter leurs efforts sur la limitation des impacts visuels et une meilleure insertion des sites dans les paysages, en tirant parti des réalisations exemplaires mises en œoeuvre pour les sites les plus récents.