L’ADEME a publié le 5 juin 2019 les synthèses et études complètes « Vers l’autonomie énergétique en Zone Non Interconnectée (ZNI) à l’horizon 2030 » pour la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion. Les résultats montrent qu’un mix énergétique basé intégralement sur les énergies renouvelables conduit à une baisse du coût complet de production de l’électricité, y compris en intégrant les coûts liés à l’arrêt anticipé des équipements de production à partir de ressources fossiles et à la mise en place de capacités de stockage adaptées. L’ADEME démontre également la résilience d’un réseau électrique composé exclusivement de moyens de production basés sur un« mix » d’énergies renouvelables.

Selon les estimations de l’ADEME, la production annuelle d’électricité à partir d’énergies renouvelables variables représenterait entre 35 et 53% de la production totale en 2030 pour la Guadeloupe et la Réunion. En Martinique, les gisements renouvelables pilotables étant moins importants, elle serait comprise entre 58 et 73% en 2030. L’agence estime néanmoins que l’atteinte de l’autonomie énergétique est possible moyennant un effort supplémentaire de maîtrise de la demande d’énergie et une accélération du déploiement des EnR. Par exemple, la Réunion devrait déployer environ 1000 MW de photovoltaïque en 15 ans, alors que la programmation pluriannuelle de l’énergie en cours porte un objectif de 120 MW supplémentaire pour 2023. Pour atteindre un niveau d’autonomie important (incluant une électrification forte du parc automobile) il sera nécessaire de solliciter de manière très significative les potentiels EnR et de maintenir une politique ambitieuse de maîtrise de la demande énergétique notamment dans les secteurs du transport et du tertiaire, comme l’ont montré d’autres études récentes (MDE et transports) conduites sur l’ensemble des Outre-Mer.

« Les éléments techniques et économiques apportés par l’ADEME démontrent la pertinence d’un mix énergétique 100% renouvelable en ZNI. Il faut maintenant que les décisions politiques permettent d’accompagner cet objectif qui s’imposera inéluctablement à nos territoires ultramarins comme il s’impose déjà à l’international », note Jean-Louis BAL, Président du SER.