Combinée à une gestion environnmentale globale, la biodiversité ramène des espèces végétales et animales dans des milieux désertés. Elle améliore aussi la qualité de vie en diminuant les îlots de chaleur, en absorbant les particules fines, en aidant à la gestion des eaux pluviales... Photo : Wikimedia Commons

Combinée à une gestion environnmentale globale, la biodiversité ramène des espèces végétales et animales dans des milieux désertés. Elle améliore aussi la qualité de vie en diminuant les îlots de chaleur, en absorbant les particules fines, en aidant à la gestion des eaux pluviales… Photo : Wikimedia Commons

Villes bétonnées, espaces verts esthétiques mais pauvres en biodiversité… il n’y a pas de fatalité. Des techniques performantes sont d’ores et déjà disponibles pour réintroduire la vie végétale et animale dans la cité et apporter un nouveau souffle à ses habitants.

En 2050, le nombre de citadins aura augmenté de 75 %. Et, comme l’explique Marc Barra, écologue en charge de l’économie et de la biodiversité à Natureparif : « Disparition des espèces et urbanisation sont liées. » Les métropoles actuelles restent pour la plupart très minérales : peu d’espaces verts, de zones humides, de toitures ou de façades végétalisées… Des milieux hostiles ou peu adaptés à l’épanouissement d’écosystèmes, de la biodiversité… Celle-ci appréhendée dans une gestion environnementale globale est très marginale et demeure une affaire de spécialistes. Ce malgré la Cop21, les débats sur le réchauffement climatique, la destruction des habitats et la disparition des espèces qui va avec. La prise de conscience n’a pas encore eu lieu : « Cette question devrait être prédominante, mais la méconnaissance des bienfaits de la biodiversité subsiste. Chez le “citoyen de base“ et chez ceux qui ont en charge les projets de travaux publics ou de constructions », regrette Yves Dieulesaint, copilote du groupe de travail Bâtiment et biodiversité du Plan Bâtiment Durable et directeur RSE chez Gecina. Pourtant, les experts s’accordent sur les avantages que la biodiversité, abordée dans une approche environnementale globale, apporte en milieu urbain.

Bien-être des habitants

Des enjeux écologiques et de préservation des espèces via la reconstruction d’habitats, auxquels s’ajoutent des préoccupations liées au bien-être des habitants, notamment sur le plan de la qualité de l’air donc de la santé. Ainsi, les espaces verts, les toitures ou façades végétales contribuent à une meilleure qualité de l’air : captation des particules fines par les arbres et les plantes, stockage du carbone, production d’oxygène, etc. Autre enjeu, la réduction des îlots de chaleur, notamment pendant les périodes de canicule.

Conception écologique

Les milieux minéraux, très blancs, réfléchissent les rayons du soleil et exacerbent la sensation de chaleur. La végétation absorbe les rayons infrarouges et réduit le phénomène d’albédo (le pouvoir réfléchissant d’une surface). À cela s’ajoute l’évapotranspiration et l’ombre. Les végétaux, en transpirant, augmentent localement l’hydrométrie (la teneur en eau) et cette dernière rafraîchit. Implanter des milieux biodiversifiés en ville se conçoit au cas par cas. On est loin du projet paysager qui ne s’intéresse qu’à l’esthétique. Une approche obsolète qui induit l’implantation d’espèces ou d’essences non endémiques et, qui plus est, demandent beaucoup d’entretien. Au contraire, un projet de construction ou de rénovation riche en biodiversité se conçoit écologiquement. L’idée consiste à composer des espaces de biodiversité avec des espèces endémiques adaptées au climat, en combinant économie circulaire, matériaux et semences locales…
Et avec le moins d’entretien possible par la suite, ces zones évoluant naturellement.

Lucien Brenet

Photo en-tête : Jardin « sauvage » en pied d’immeuble et façades végétalisées pour le siège d’Alcatel-Lucent à Nozay. Sur le plan technique, la façade — Vertipack Fiabilis de Le Prieuré — est mise en place sur une ossature autoportante sur mesure, sur laquelle est fixée, avec des masses de couleurs bleues, rouges, jaunes et fraises des bois. Photo : Fiabilis

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Retrouvez cet article dans le numéro 45 de Planète Bâtiment >