Le Trophée Béton école, organisé depuis 2012 par Bétocib, le Centre d’information sur le ciment et ses applications (CIMbéton) et la Fondation École Française du béton, a pour but de révéler les jeunes diplômés des écoles d’architecture (promos 2015 et 2016), de les parrainer et de leur offrir une visibilité à l’orée de leur vie professionnelle. Sous le patronage du ministère de la Culture et de la communication, ce concours récompense, parmi les jeunes diplômés, ceux dont le projet de fin d’études valorise les qualités esthétiques, environnementales et techniques du béton. La cérémonie de remise des prix de la 5ème édition du Trophée Béton école s’est déroulée le 5 janvier 2017, à la Maison de l’architecture en Ile-de-France. Le jury, présidé par Bruno Mengoli, architecte et directeur de l’école d’architecture de Paris – La Villette, a désigné 4 projets lauréats parmi 10 nominés.

1er Prix : Giula Mazza – « Un littoral : le béton entre le sable et la mer » – Monéglia (Italie)
ENSA Paris Belleville, sous la direction de Pierre-Louis Faloci

Giula Mazza s’appuie sur le béton de sable modelé pour créer des équipements de loisirs à Moneglia, dans le golfe de Gênes, en Italie. La maison des pêcheurs, les piscines d’eau salée et le forum nautique qui composent cette nouvelle promenade littorale linéaire, redessinent le paysage et rétablissent le lien entre le bourg et le territoire.
Pour son projet, l’architecte s’appuie sur un béton de sable modelé, dont le sable devient l’élément fédérateur en alliant également la mer et la roche. Pour unir la matrice, l’architecte, s’appuie ici sur la technique du sand-casting, réalisée à marée descendante, qui permet de couler du ciment dans du sable modelé en négatif. Le sable, dessalé pour assurer sa résistance, et la couche superficielle, nettoyée après coulée, révèlent le relief définitif.

2ème prix : Lucas Huvet (architecte) et Bastien Beth (ingénieur) – « Une maison dans les landes »
ENSA Versailles / École d’ingénieurs de Sceaux, sous la direction de Cédric Libert

Le projet d’habitat conçu par l’architecte Lucas Huvet et l’ingénieur Bastien Beth, propose un prototype conçu en béton d’aiguilles de pins, matériau local et artisanal développé par le maçon Didier Cusseau à partir d’une ressource naturelle.
En symbiose avec la pinède environnante, la structure du projet est formée de neuf portiques coulés en place, sur huit mètres de haut et douze de long. Ce projet réinvente l’architecture séculaire avec un nouveau type d’habitat tout en respectant son environnement.
La formulation de ce béton autoplaçant facilite le remplissage des coffrages de formes longues et complexes et permet de dissocier la structure et les murs. Ce matériau dispose également de qualités thermiques et acoustiques : dans les chambres, la performance phonique est de 33 décibels sur un plancher de 15 centimètres.

3ème prix : Damien Girard – « Habiter la frange ferroviaire » – Feyzin (Rhône)
ENSA Lyon, sous la direction de Marc Bigarnet

Le projet urbain en lanières de Damien Girard s’insère le long des voies ferrées aux abords de la ville de Feyzin (Rhône-Alpes). Une passerelle et des blocs d’habitations composent ce projet, complété par de longs murs de béton sculptés.
Pour donner un second souffle à ce territoire, une structure massive et fédératrice en béton, formée d’une succession de lames délimite les espaces et les accès. Un espace de promenade est encadré, le long de la voie, par un mur antibruit qui offre un accès aux blocs d’habitations. Ancrés dans l’ossature des fondations du mur, des espaces annexes sont également accessibles aux habitants. La seconde structure repose sur l’ossature légère de l’habitat. Le béton cyclopéen utilisé pour la construction du mur antibruit se compose de débris de démolition et de lames habitables en « Cématerre », matériau issu d’une filière locale de réemploi.

4ème prix : Dany Saouli – La réhabilitation du Beirut city center : de la ruine de guerre à la cinémathèque – Beyrouth (liban)
INSA Strasbourg, sous la direction de Louis Piccon

En créant une cinémathèque nationale sur les décombres d’un complexe commercial moderne, à Beyrouth, Dany Saouli mise sur le béton pour raviver l’esprit des lieux et renforcer l’identité culturelle.
En cohérence avec l’ancien complexe, œuvre de l’architecte moderniste Joseph-Philippe Karam, qui prévoyait des tours de bureaux, Dany Saouli intègre une tour mixte. Le béton, sous toutes ses formes, se révèle être l’élément fédérateur du projet, des fondations aux façades, en passant par les escaliers ou la fosse. Les propriétés environnementales du matériau sont également mises en valeur : des fondations thermoactives valorisent l’inertie thermique de l’ouvrage enterré.

Les 10 projets nominés seront exposés, du 5 au 24 janvier 2017, à la maison de l’architecture en Ile-de-France.

Visuels : © des lauréats eux-mêmes