Le frêne est actuellement victime d’une maladie provoquée par un champignon parasitaire dénommé «chalarose». Arrivée il y a moins de 10 ans en provenance d’Europe orientale, cette maladie entraîne un dépérissement rapide des arbres avec des risques de chute de branches et de rupture. Le dépérissement avancé constaté dans certains massifs forestiers à forte densité de frênes a conduit l’ONF, en tant que gestionnaire des forêts publiques, à fermer au public à compter du 15 septembre 2016 quatre forêts domaniales du Pas-de-Calais (Boulogne, Desvres, Hardelot et Vimy) et une forêt domaniale du Nord (Nieppe). Cette fermeture durera quelques mois. Elle vise à prévenir tout risque d’accident dans l’attente de la sécurisation par les équipes de l’ONF des 350 km d’itinéraires de randonnée de ces forêts.

Un champignon qui pénètre par les feuillles

La chalarose est véhiculée par un champignon de quelques millimètres qui pénètre par les feuilles, provoque leur flétrissement et passe ensuite dans les branches. Lorsqu’ils sont touchés, les frênes utilisent leurs réserves pendant plusieurs années pour reconstituer tant bien que mal leur feuillage, mais cela les fragilise énormément. Le champignon en profite pour infecter le pied des arbres en s’insinuant dans les fissures de l’écorce. L’infection se traduit par des nécroses qui fragilisent le système racinaire et perturbent la circulation de la sève allant jusqu’à l’interrompre complètement, ce qui provoque la mort de l’arbre au bout de quelques années. Le processus s’accompagne souvent de l’apparition de pathogènes dits «secondaires», champignons ou insectes qui pondent sous l’écorce et dont les larves creusent d’innombrables galeries, accélérant le dessèchement des arbres.

Photo : ONF