Le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) mène actuellement une évaluation prospective des enjeux potentiellement atteints par le recul du trait de côte. Cette démarche l’a conduit à élaborer l’indicateur national de l’érosion côtière déterminé à partir de l’évolution constatée du trait de côte au cours des soixante dernières années. Cet indicateur est déjà en place en métropole (hors Corse) avec une valeur tous les 200 mètres, environ 14 000 points de calcul, et plus de 5 200 ouvrages cartographiés. À partir de cet indicateur, le Cerema a déterminé un premier ordre de grandeur pour le bâti susceptible d’être affecté à différents horizons temporels : 2026, 2040 et 2100. Les estimations seraient ainsi de l’ordre de 300 bâtiments impactés en 2026, 800 en 2040, environ 1 500 logements et 400 locaux d’activités, et 4 000 bâtiments impactés à horizon 2100, soit 10 000 logements et 1 000 locaux d’activité. Ces premiers résultats doivent encore être affinés dans la mesure où le taux d’évolution historiquement constaté ne prend pas en compte la géomorphologie du terrain qui viendrait freiner ou accélérer l’érosion constatée jusqu’ici. De plus, les effets à venir du changement climatique ne sont pas explicitement pris en compte dans ces calculs, et viennent ajouter de l’incertitude. Enfin, les territoires littoraux connaissent une forte attractivité et une croissance importante des activités humaines, qui accentuent les vulnérabilités.

Source : Sénat

 

Photo : érosion cotière sur la plage Santocha ou plage de la Savane à Capbreton (Landes, France) avec le club de surf Santocha et le CERS. Tangopaso — Photographie personnelle, Domaine public, Wikimédia Commons