La fouille, réalisée sur prescription de la Drac Occitanie, se situe à moins d’une centaine de mètres du forum de l’antique cité d’Elimberris. Jusqu’à cette fouille, le passé gallo-romain d’Auch n’avait été perçu qu’au travers d’une fouille, déjà ancienne, et d’une dizaine de diagnostics.

Au cours du Bas-Empire, la cité d’Elimberris semble prospère et voit l’apparition de luxueuses résidences, agrémentées de thermes et de sols en mosaïque. C’est l’une d’entre d’elles, qui sort aujourd’hui de terre. Peu après les années 320-330 de notre ère, cette domus, est dotée d’un ensemble thermal. Les vestiges actuellement mis au jour s’inscrivent dans un corps de bâtiment, long de 28 m et large de 10 m. Au moins trois pièces, chauffées par des hypocaustes rayonnants, sont agrémentées de mosaïques polychromes différentes. Deux d’entre elles présentent des motifs géométriques, composés d’octogones et de carrés pour l’une, de « cocardes » pour l’autre. Plus vaste, la troisième est un tapis de figures géométriques et florales complexes. Sont aussi présentes des mosaïques murales, attestées par des tesselles de pâte de verre noir bleuté, vert ou rouge, dont les fragments ont été retrouvés dans les gravats antiques scellant les sols. Ces mosaïques se rattachent sans ambiguïté à un « style aquitain » qui se développe, durant la fin de l’Antiquité, dans le sud-ouest de la Gaule. Bien connus dans certaines grandes villae rurales, ces pavements sont plus rares en milieu urbain, toutefois, Bordeaux, Eauze et désormais Auch en ont livrés. Les mosaïques sont actuellement entoilées et déposées, afin d’être restaurées.

Au cours de son histoire, la domus a connu deux profondes restructurations architecturales. Ainsi, une des mosaïques tardives en recouvre une autre appartenant à un état antérieur de la demeure. La fin du IVe et le début du Ve siècle signent l’abandon de la demeure aristocratique. Elle est alors l’objet d’une campagne de récupération systématique de matériaux : les murs sont épierrés, les dallages de marbre arrachés, les carreaux de chauffage prélevés, amputant ainsi une partie des mosaïques.

 

Source : Inrap
Photos : Jean-Louis Bellurget, Inrap