Alors que le premier ministre, Gabriel Attal, annonçait récemment la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France, le Citepa, association indépendante qui évalue l’impact des activités humaines sur le climat, confirme cette diminution mais pondère l’optimisme ambiant par le contre-effet du mauvais fonctionnement des puits de carbone que sont les forêts et les sols. Le secteur de l’utilisation des terres et de la forêt permet de séquestrer du CO2 dans la biomasse et les sols. Estimé à environ -45 Mt CO2 en moyenne dans les années 2000, ce puits s’est considérablement réduit pour atteindre environ -20 Mt CO2 dans les années récentes, notamment en raison de l’effet couplé de sécheresses à répétition depuis 2015, de maladies affectant le taux de mortalité des arbres, et d’une hausse des récoltes de bois. Cette diminution du puits implique un effort encore plus conséquent sur les autres secteurs afin de parvenir à la neutralité carbone. Le budget carbone 2019-2023 de la SNBC-2 est respecté si l’on prend le total hors puits de carbone (400 Mt émis en moyenne contre un budget de 420 Mt), et n’est pas respecté si l’on prend le total avec puits de carbone (380 Mt émis contre un budget de 379 Mt).
Graphique : Emissions de GES hors puits de carbone et budget carbone – Citepa