La cérémonie d’ouverture du salon Batimat, lundi 3 octobre, a été marquée par l’intervention de l’ancien président de la République, François Hollande. L’occasion pour l’ex-chef de l’État de dresser un bilan de l’Accord de Paris et de revenir sur le rôle de la filière du bâtiment en matière de transition écologique.  

L’ancien président de la République François Hollande était plutôt morose lors de la cérémonie d’ouverture du salon Batimat. « Le contexte a bouleversé l’ordonnancement de l’Accord de Paris », a-t-il reconnu. La réduction à marche forcée des émissions des GES a été ralenti par le retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris sous la mandature de Donald Trump. Puis par la pandémie mondiale, « qui a mis le monde en suspension », par l’inflation, et la guerre en Ukraine, qui ont « entraîné une hausse du coût des énergies », a t-il constaté.  

Le secteur du bâtiment : moteur du changement 

En conséquence de quoi, les économies mondiales, devant l’urgence de préserver le pouvoir d’achat et les marges des entreprises, ont pris des décisions à contre sens des engagements pris lors de l’Accord de Paris. « Comment respecter nos ambitions, alors qu’il va y avoir des importations d’énergies (fossiles ndlr) et que des pays redémarrent leurs centrales à charbon ? » a questionné François Hollande. « Des logiques courts termes nous ramènent à l’économie d’hier, alors que nous devons penser l’économie de demain », déplore-t-il. Cet environnement particulier doit au contraire conduire à amplifier notre décarbonation selon l’ancien président.  

Cette économie de demain, dans le secteur du bâtiment, se traduit (sans grande surprise) par l’utilisation de matériaux, de procédés, et de technologies plus sobres en carbone, certes. Mais selon François Hollande, le bâtiment, comme l’État, doivent aussi se faire les ambassadeurs d’un « vivre différemment ». Selon lui, il ne s’agit pas seulement de remplir les objectifs quantitatifs en termes de logements construits ou rénovés. « C’est aussi, comment va-t-on vivre dans ces nouveaux logements ? C’est une nouvelle organisation de la vie, que l’industrie du bâtiment doit promouvoir ».