Après 4 ans de travaux de rénovation hors du commun, le Grand Hôtel-Dieu de Lyon, classé monument historique, vient d’ouvrir. Il a toujours été un lieu d’accueil pour tous, il s’ouvre aujourd’hui sur la ville avec ses 8 points d’entrée dont 7 ouverts au public afin de permettre à chacun de traverser le site, de flâner à loisir en profitant des 8 000 m2 de cours, jardins et galeries désormais accessibles. Outre une rénovation visant à faire recouvrer aux bâtis et extérieurs toute leur majesté, ce site historique majeur est devenu un nouveau quartier à vivre au cœur de la Presqu’île de Lyon. Le projet porté par Eiffage s’est inscrit dans une continuité architecturale tout en saisissant la complexité du site. Fidèle à l’histoire, l’ensemble des rez-de-chaussée est dévolu aux commerces comme les recteurs l’avaient imposé à l’architecte Soufflot au XVIIIème siècle. Une offre tertiaire est intégrée au nouvel ensemble et des boutiques dédiées à l’équipement de la maison, de la personne et des services ont ouvert leurs portes. Restaurants et brasseries sont implantés au cœur du site pour répondre à toutes les envies des visiteurs.

Une verrière de 1 100 m2
La cour du Midi, une des sept cours du Grand Hôtel-Dieu de Lyon, s’est couverte d’une verrière de 1 100 m2, imaginée par l’agence d’architectes AIA et construite par le groupe Eiffage. Légère et transparente, cette structure permet de créer un pôle de vie, une cour couverte avec une atmosphère tempérée en été et confortable avec un manteau en hiver. Cette verrière repose sur six poteaux de cinquante centimètres de diamètre. La structure est constituée de poutres en métal à inertie variable, dont l’épaisseur varie en fonction des charges supportées. Cette technique permet un rendu le plus fin possible. Un vitrage sérigraphié limite la chaleur. La verrière est décollée de 40 centimètres de la façade, pour laisser circuler l’air ; cette ventilation naturelle est accentuée par les trois ouvertures de la cour. Les éléments métalliques ont été pré-fabriqués en atelier, puis assemblés sur site. La pose des 400 verres a duré deux semaines.

40 000 m2 de façades rénovées
La pierre a été gommée à l’« archifine ». Les pierres endommagées ont été réparées ou changées, les fissures rebouchées. Elles ont été ensuite enduites « d’eau forte »
pour uniformiser la couleur de la façade, tout en laissant deviner la pierre. La phase de restauration des pierres a été la plus complexe. Les deux variétés de pierre utilisées à l’origine : la pierre de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or et celle de Couzon ne sont plus extraites, il a fallu trouver des pierres se rapprochant le plus de l’existant, selon trois critères : le grain, la résistance et la couleur. Didier Repellin, architecte en chef des monuments historiques, a sélectionné les pierres de remplacement. Elles ont été taillées en atelier ou sur site selon le volume, les moulures recréées à l’identique et vieillies.

Plus de 11 500 m2 de planchers bois conservés et réparés
Les travaux de curage ont permis de redécouvrir les planchers bois précédemment cachés au-dessus des faux-plafonds et de constater leur état de conservation. Les interventions sur les planchers ont été guidées par des considérations esthétiques, pour mettre en valeur les plafonds à la française ou pour des raisons structurelles. Les équipes ont déposé les anciens renforts métalliques rapportés sur ces planchers bois, remplacé ou reconstitué les planches ou solives dégradées, manquantes ou remaniées par le passé. Pour le structurel, les travaux ont relèvé du renforcement. Les équipes ont procèdé à un traitement fongicide et insecticide curatif sur les zones attaquées puis ont rétablit les propriétés structurelles d’origine des poutres bois par remaillage, reconstitution, renforcement, substitution partielle ou totale.

Photos : Vincent Ramet