Olivier Sichel, directeur général délégué de la Caisse des Dépôts et directeur de la Banque des Territoires, a été missionné pour identifier des leviers d’action afin de massifier la rénovation énergétique. Il vient de remettre son rapport au ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, et à la ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon. Alors qu’il faudrait éliminer 4,8 millions de passoires énergétiques en 10 ans et traiter autour de 290 000 maisons individuelles et 9500 copropriétés par an, il en sort une préoccupation centrale : comment massifier en partant du ménage lui-même ? Comment lever systématiquement et avec la plus grande efficacité, les freins identifiés dans son parcours de rénovation ? L’objectif du rapport est de proposer des solutions pour faciliter un maximum de passages à l’acte, ce qui implique que le parcours soit simple, que les interlocuteurs du ménage soient identifiés et certifiés pour assurer de leur fiabilité, et que les financements existent également pour les personnes non solvables. C’est donc pour lever les freins existants, embarquer un maximum d’acteurs au service de la réhabilitation massive des logements, et massifier les passages à l’acte que les propositions présentées constituent au final un parcours unique. Universel, quel que soit le logement concerné (maison individuelle, copropriété) ou le statut du propriétaire (occupant ou bailleur). Inclusif : quel que soit le revenu du ménage, sa typologie, son âge, ou la localisation du logement (zone tendue ou non). Simplifié : que ce soit le ménage ou les acteurs intervenant dans le cadre de la réhabilitation du logement, tous doivent pouvoir se retrouver autour de l’instruction d’un dossier unique en ligne. Pour y parvenir, Olivier Sichel propose trois leviers d’action. Un accompagnement réalisé par un acteur agréé, allant du diagnostic à l’audit post-travaux en passant par le plan de financement, obligatoire et financé par la puissance publique pour obtenir les aides à la rénovation dès 5000 euros (à terme) de dépenses. Une plateforme digitale unique permettant à l’usager d’être mis en relation avec son accompagnateur, de suivre l’évolution de son dossier ; et aux intervenants (artisans, banques,…) d’instruire le dossier et d’y verser et prélever les financements grâce à un compte sécurisé. Une avance des aides plus large et un financement incluant tous les ménages. Quelques adaptations ont été formulées, notamment pour les copropriétés (obligation de rénover thermiquement lors de la réhabilitation des façades, avance des aides), ou pour les propriétaires non solvables ou qui ne peuvent accéder au crédit bancaire (primes majorées, cahier des charges de l’accompagnateur adapté, PAM+), le parcours client proposé est universel et unique. Si les propositions de ce rapport sont mises en œuvre, demain, un ménage devrait savoir vers qui se tourner où qu’il se trouve, avec la certitude d’avoir une prise en charge complète et fiable, bien articulée avec les acteurs nationaux et ceux des territoires. «Mon accompagnateur rénov’», pris en charge par la puissance publique, serait le « compagnon » reconnu des ménages s’engageant dans un parcours menant à un logement plus confortable, plus respectueux de l’environnement et plus économique.  Loin de se substituer aux acteurs existants, ce dispositif inclut l’ensemble des réseaux et métiers participant à ce parcours et rassemble leurs forces autour du projet du propriétaire.

Photo : Emmanuelle Wargon, Olivier Sichel, Barbara Pompili et Bruno Le Maire –  Source : Banque des Territoires, @oliviersichel