À la demande de l’Alliance pour le logement (FFB, USH, FNAIM, FPI, Pôle Habitat-FFB, Procivis, UNIS, UNNE, UNSFA, UNTEC), Viavoice a réalisé une enquête « Les Français et leur perception de la crise du logement ». D’après cette étude 83% des Français pensent qu’il y a une crise du logement aujourd’hui en France et 76% estiment que le gouvernement ne prend guère la mesure de la crise du logement et ne fait pas le nécessaire pour la résoudre. La conjoncture est morose. En 2023, avec environ 280 000 mises en chantier, la France a ateint, en neuf, un niveau proche de ses plus bas historiques relevés au début des années 1990. Quant aux transactions dans l’ancien, elles passent sous le seuil des 900 000 logements et vont continuer à baisser en 2024. Face à ces constats, l’Alliance pour le logement demande au nouveau gouvernement de préciser les grandes lignes de sa politique du logement et sa stratégie pour les 3 ans à venir. Pour accompagner les Français dans leur demande légitime de parcours résidentiel et sortir de la grave crise du logement qui s’est installée, les membres de l’Alliance, dans leur diversité, ont identifié des sujets urgents et sur lesquels ils ont interpellé le gouvernement :

– Rétablir le prêt à taux zéro qui, depuis sa création, il y a près de 30 ans, a permis à plus de 3,6 millions de familles d’accéder à la propriété.
– Dynamiser temporairement l’acquisition des logements dans le neuf par une exonération partielle des droits de mutation.
– Limiter les refus de crédit en assouplissant véritablement ou en suspendant temporairement les règles du Haut Conseil de Stabilité Financière.
– Faciliter la transmission entre membres d’une même famille pour construire ou acquérir une résidence principale.
– Metre en place un statut du bailleur privé, véritable dispositif pérenne d’amortissement qui permetrait de faciliter l’investissement des propriétaires dans le neuf comme dans l’ancien.
– Prendre de réelles mesures afin de massifier la rénovation énergétique pour tous les ménages : simplifier et stabiliser les modalités ainsi que les conditions de financement.
– Revenir sur la baisse des APL qui fait peser tous les ans un prélèvement de 1,3 milliard d’euros sur les bailleurs sociaux et restaurer leurs capacités d’investissement en revenant à un taux de TVA réduit de 5,5 %.

Les membres de l’Alliance rappellent qu’ils ne pourront pas se satisfaire d’un vague projet de décentralisation qui conduirait à masquer l’absence de politique en matière de logement. Dans la mesure où les atendus demeurent flous et sans évaluation sérieuse à ce stade, de nombreuses questions se posent sur les moyens et compétences associés à cete démarche. L’Alliance insiste également sur l’indispensable évaluation des besoins en logements, tant sur le plan qualitatif que quantitatif : c’est un impératif majeur compte tenu des enjeux en matière de stratégie nationale bas carbone, d’aménagement des territoires et de lien emploi- logement.