L’Observatoire National de la Précarité Énergétique (ONPE) a publié les résultats de son tableau de bord 2020. En 2019, 11,9 % des Français, soit 3,5 millions de ménages sont en situation de précarité énergétique et font partie des ménages les plus modestes, d’après l’indicateur basé sur le taux d’effort énergétique estimé par le ministère de la Transition écologique. Cet indicateur baisse légèrement en 2019 après une hausse en 2018 (12,1% en 2018), alors que les températures hivernales ont été, comme l’année précédente, relativement douces.La baisse de la consommation moyenne d’énergie par logement, en lien avec l’amélioration sensible des performances d’une partie des logements et des équipements de chauffage participe à cette légère inflexion. La hausse du prix hors taxes de l’énergie et la stagnation du pouvoir d’achat freinent toutefois le recul de la précarité énergétique.
Les experts de l’ONPE alertent sur le risque de voir la précarité énergétique s’aggraver dans les années à venir en raison de l’augmentation du prix des énergies et de la diminution des aides financières (chèques énergie, aides FSL et aides directes) et s’inquiètent d’une augmentation du nombre de ménages ayant souffert du froid au cours de l’hiver dernier, en particulier chez les plus jeunes (18-34 ans) : 66 % d’entre eux ont restreint leur chauffage et 32 % déclarent rencontrer des difficultés de paiement.
Les mesures de confinement déployées par le Gouvernement pour répondre à la crise sanitaire ont eu plusieurs conséquences sur les ménages Français, encore plus importantes pour les ménages en situation de précarité énergétique. Les revenus d’activité ont diminué du fait du chômage partiel, des arrêts maladie pour garde d’enfant ou du recul des “petits jobs”. Le paiement des factures d’énergie a été suspendu durant les périodes allongées de la trêve hivernale, ce qui laisse craindre une explosion des impayés d’énergie et des demandes d’aides aux services sociaux après les trêves successives de 2020/2021. Le confinement a favorisé l’isolement et la cohabitation contrainte dans des logements inconfortables. Les visites à domicile et les travaux d’amélioration du logement ont été freinés.