La basilique du Sacré-Cœur et le square Louise-Michel constituent un témoin architectural et urbain significatif dans l’histoire complexe de la fin du XIXe siècle. Née d’un vœu consécutif à la défaite de 1870 et déclarée d’utilité publique par la loi du 24 juillet 1873, après la Commune de Paris et sa terrible répression, la construction de la basilique, lancée en 1877, fut financée par une souscription nationale. Le classement de l’édifice aux monuments historiques a provoqué de nombreuses querelles entre politiciens et historiens. Mais protéger un monument historique ne signifie pas glorifier tel ou tel aspect de son histoire pour le ministère de la culture. Ce chantier religieux, le plus important de son temps, constitue un jalon dans le développement du style néo-roman allié aux références byzantines. Il fut confié à l’architecte Paul Abadie, qui mena sur la cathédrale Saint-Front de Périgueux, couverte de coupoles, une opération de restauration proche de la reconstruction, et dont il s’inspira notamment pour l’édification du Sacré-Cœur. Plus de soixante artistes ont contribué à la décoration de la basilique parisienne. Elle témoigne du renouveau de l’art de la mosaïque. L’aménagement de la butte à travers la création du square Louise-Michel, pensé dès l’origine par Paul Abadie mais réalisé dans les années 1920 par Jean-Camille Formigé et Léopold Bévière, est indissociable de son histoire. Le jardin, intimement lié à l’édifice, met en scène sa monumentalité, amplifiée par la blancheur de la pierre. « Jusqu’à 40 % du budget » des travaux vont pouvoir être pris en charge par la Drac, contre 20 % pour une simple « inscription », positive Karen Taïeb, l’adjointe au patrimoine de la Ville de Paris.
Photo : Jean-Christophe Windland – Wikimedia