Nicolas Hulot a annoncé ajourd’hui, à l’issue du Conseil des Ministres, qu’il sera “difficile” de respecter l’objectif de baisser la part d’électricité nucléaire de 75 à 50% en 2025. Cette annonce intervient alors que le Réseau de Transport d’Electricité (RTE) présentait ce matin 5 scénarios prévisionnels de production d’électricité à horizons 2025 et 2035. Parmi les 5 trajectoires, une seule permettrait de respecter la loi sur la transition énergétique avec 50% d’électricité nucléaire en 2025, sans accroître les émissions de CO2.
Pour Michel Dubromel, président de France Nature Environnement, « avec cette annonce, le gouvernement déclare qu’il ne respectera pas l’objectif de la loi de transition énergétique. Aujourd’hui, le diagnostic est, il est vrai, accablant pour la France : échec des politiques d’économie d’énergie, notamment dans le résidentiel tertiaire, absence d’une politique volontariste et ambitieuse de développement des énergies renouvelables. Mais des leviers existent pour rendre compatibles la diminution de la part du nucléaire et la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre, comme en témoignent certains scénarios présentés par RTE. Encore faut-il s’en saisir, donner le cap et proposer le cadre adéquat aux nombreux acteurs prêts à s’engager dans la transition énergétique. »
Le Syndicat des énergies renouvelables constate, quant à lui, qu’il est indispensable d’accélérer à court terme le rythme de déploiement des énergies renouvelables afin de véritablement diversifier, à l’image de nos voisins européens, le mix électrique de notre pays. « Pour infléchir le rythme, il faut rapidement actionner, dans les mois qui viennent, un certain nombre de leviers, en particulier dans le domaine de la simplification. Mais il est aussi essentiel de faciliter l’appropriation des énergies renouvelables par les riverains, leurs représentants et l’ensemble de la population. L’urgence climatique et la sensibilisation croissante de nos concitoyens à cet enjeu crucial vont, nous en sommes convaincus, aider à transformer le large soutien aux énergies renouvelables qui existe aujourd’hui au sein de la population en une véritable appropriation par les territoires. Au-delà des chiffres, c’est là sans doute le plus beau et le plus important des objectifs », explique Jean-Louis BAL, Président du Syndicat des énergies renouvelables.