Dans un rapport rendu public en octobre 2022, la Cour des comptes indique que « les conditions permettant d’assurer la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris en 2024 semblent aujourd’hui réunies ». Plusieurs avancées récentes attestent que, sous l’impulsion de l’établissement public, maître d’ouvrage, et des architectes en chef des monuments historiques, maîtres d’œuvre, qui dirigent les travaux, le chantier avance avec dynamisme et franchit des jalons concrets qui préparent la réouverture de la cathédrale en 2024.

Les maçons-tailleurs de pierre viennent d’achever la reconstruction de la voûte effondrée dans le transept Nord, un voûtain quasi-entier qui avait été éventré par la chute d’assemblages de la charpente lors de l’incendie. Pour ce faire, ils ont utilisé comme prévu les échafaudages, planchers et cintres en bois mis en place lors de la phase de sécurisation. La reconstruction de cette voûte a nécessité l’emploi de 14 m3 de pierres, taillées et mis en œuvre sur place par les compagnons.

En même temps, le remplacement des pierres fragilisées par les hautes températures de l’incendie est bien avancé. Cette opération est plus particulièrement nécessaire là où s’appuieront les futures charpentes. C’est le cas par exemple des murs-bahuts qui se situent à la partie supérieure de la croisée du transept, aux quatre angles, là où reposera la flèche.

Le montage de l’échafaudage de 600 tonnes nécessaire aux travaux de reconstruction de la voûte de la croisée du transept et de la flèche est achevé pour sa première phase. D’une hauteur de 26 mètres, il est équipé d’un plancher sur lequel viennent d’être posés quatre demi-cintres en bois réalisés sur-mesure. Ceux-ci constituent l’ossature indispensable aux maçons-tailleurs de pierre qui bientôt reconstruiront les arcs et l’oculus de la voûte de la croisée du transept, entièrement détruite par l’incendie. L’échafaudage poursuivra alors son ascension au fur et à mesure de la construction de la flèche, que l’on commencera à voir poindre dans le ciel de Paris en 2023.

L’atelier de sculpture installé cet été sur le parvis est à présent opérationnel. Dispositif inédit permettant aux compagnons de travailler au plus près de la cathédrale en toute sécurité, il accueille les premières équipes chargées de réaliser les sculptures neuves qui viendront remplacer celles trop altérées ou détruites. Ainsi, les quatre anges qui ornent l’anneau de compression – encore appelé « oculus zénithal » – de la voûte de la croisée, y sont en cours de copie.

En parallèle, les travaux de restauration intérieure continuent leur progression, mobilisant de nombreux artisans et ateliers d’art. Le nettoyage et la restauration simultanée des 42 000 m2 des murs intérieurs de la cathédrale (grand vaisseau, collatéraux, déambulatoire, ainsi que l’ensemble des 24 chapelles que compte l’édifice) sont bien avancés : l’échafaudage du transept sud – dont les restaurations sont terminées – est en cours de démontage, en avance sur le calendrier initial. La restauration en cours des nombreux décors (peintures murales, ferronneries, menuiseries, vitraux des chapelles et des tribunes, sculptures) ainsi que des chefs-d’œuvre abrités par la cathédrale, épargnés par l’incendie – tels que la clôture du chœur, sculpture gothique datant du 14e siècle –, permet d’en redécouvrir la beauté et la richesse. Ajoutées à la blondeur retrouvée des pierres, ces interventions redonnent à la cathédrale toute sa splendeur.

Photo : © Patrick Zachmann / Magnum Photos