Selon la dernière publication de la Dares, l’aide financière des contrats aidés n’est déterminante que pour 19 % des embauches dans le secteur marchand et seulement pour 11 % pour les établissements de 50 salariés ou plus.
58 % des recrutements réalisés par les entreprises dans le cadre d’un CUI-CIE ou d’un emploi d’avenir auraient eu lieu avec le même type de salarié au même moment. L’effet d’aubaine est plus élevé dans les établissements de 50 salariés ou plus (74 %) que dans ceux de moins de 10 salariés (54 %). A contrario, 22 % des petits établissements du secteur marchand n’auraient pas recruté sans aide, une proportion 2 fois plus élevée que dans ceux de 50 salariés ou plus. Les grands établissements recrutent autant en contrat aidé pour créer des postes que pour remplacer des salariés en CDI ou CDD (43 %), alors que les petits recrutent 2 fois plus souvent pour créer des postes (59 %) que pour remplacer des salariés. Les choix de recrutement des employeurs du secteur marchand sont plus dépendants de la situation économique que dans le secteur non marchand.
15 % des employeurs ont modifié le profil du salarié attendu pour bénéficier d’un emploi d’avenir
Parmi les embauches qui auraient eu lieu même en l’absence d’aide financière, les employeurs ont dans certains cas modifié le profil de la personne recrutée pour bénéficier de l’aide. Cet « effet profil » concerne 15 % des emplois d’avenir et 7 % des contrats uniques d’insertion et il est peu différent selon que l’embauche a lieu dans le secteur marchand ou le secteur non marchand; c’est plutôt en fonction du contrat utilisé que les employeurs ont ajusté les profils des candidats.
L’expérience est un critère clé pour les recruteurs en contrat aidé : lorsqu’ils ont modifié le profil de la personne recrutée par rapport à leurs attentes initiales, dans 96 % des cas ils avaient une attente en termes d’expérience, et dans 70 % des cas ce niveau d’expérience requis est modifié lors de l’embauche. L’âge et le diplôme sont quant à eux modifiés dans 60 % des cas. Dans 23 % des cas, l’employeur n’avait pas de souhait préétabli en termes d’âge (14 % des cas pour le diplôme).
Lorsque l’embauche en emploi d’avenir a conduit à modifier le profil de la personne recrutée, ce sont le plus souvent plusieurs critères tels que l’âge, le niveau de diplôme, l’expérience, la durée passée au chômage qui ont été concernés. Au final, les bénéficiaires sont plus jeunes qu’initialement envisagé, moins diplômés et moins expérimentés.
L’aide à l’embauche a permis de substituer des recrutements en CDI à des recrutements en CDD
Un quart des employeurs du secteur marchand qui auraient de toutes façons recruté ont embauché en CDI, alors qu’en l’absence d’aide ils auraient recruté en CDD ou en intérim.
Tous secteurs confondus, 62 % des employeurs ayant embauché un emploi d’avenir en CDD avaient envisagé de recruter pour une durée plus courte ; c’est le cas de 37 % des employeurs ayant recruté en contrat unique d’insertion. Les contrats aidés contribuent dans certains cas à une stabilisation des parcours professionnels, en substituant des CDI à une partie des CDD dans le secteur marchand, et en augmentant la durée des CDD, particulièrement pour les emplois d’avenir.