L’IGN et FCBA viennent de publier un rapport proposant différentes trajectoires d’évolution de la ressource forestière et du bilan carbone de la filière forêt-bois aux horizons 2050 et 2080 en France. La forêt et le bois sont au cœur de ces stratégies par leur contribution à la lutte contre le réchauffement climatique, via la séquestration de carbone dans les écosystèmes forestiers, le stockage de carbone dans les produits bois et l’évitement d’émissions de GES par effet de substitution.
Malgré une diminution de sa contribution dans la plupart des trajectoires projetées, le secteur forêt-bois reste un allié dans la lutte contre l’effet de serre. A surface forestière égale le puits forestier ne peut pas augmenter indéfiniment. La filière prolonge le stockage dans les produits et surtout assure l’usage d’une matière renouvelable permettant l’effet de substitution. La complémentarité entre l’amont et l’aval de la filière est primordiale dans le bilan carbone et le rôle de la filière est d’autant plus important si le climat se dégrade. L’enjeu est d’assurer un développement cohérent de la filière. D’une part en investissant dans les usages à longue durée de vie (y compris pour les feuillus et bois de crise), qui ont un effet très fort sur le bilan carbone, tout en améliorant le recyclage, la réutilisation et le ré-emploi. D’autre part en préservant une production de bois dont la quantité comme la qualité favorise la performance de la filière. L’équilibre entre les composantes du bilan carbone requiert des choix de société et des arbitrages politiques à visée de long terme, probablement spécifiques selon les territoires, et qui pourraient amener à passer d’une logique visant une augmentation du puits à celle visant un pilotage par les stocks de carbone.
Les conditions d’une hausse de la récolte de bois reposent notamment sur une ambition forte de massification de la gestion en forêt privée. Elles nécessitent également de prendre en compte les enjeux de biodiversité tant au niveau des pratiques de gestion que des surfaces protégées. Les attentes sociétales vis-à-vis de la forêt, des coupes de bois et des modes de consommation seront des facteurs majeurs susceptibles d’influencer la trajectoire empruntée.

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