La Première ministre Elisabeth Borne vient d’annoncer de nouvelles mesures du gouvernement pour relancer le logement, elles tiennent plus de l’attentisme que d’un électrochoc. Auparavant, sur Franceinfo, le ministre délégué à la ville et au logement, Olivien Klein avait reconnu un « risque de bombe sociale » lié à la crise violente du secteur. Ces annonces en demi-teinte font suite au travail du Conseil National de la Refondation Logement qui a réuni plus de 200 entreprises, institutions, associations, élus, fédérations et personnalités du secteur pendant plusieurs mois de concertation. Mais déjà, les annonces suscitent la colère des professionnels. « Le travail du CNR est réduit à néant ! Il n’y a plus de politique du logement. Des mesures non chiffrées, ou pas à la hauteur des enjeux, montrent que le secteur n’a été entendu ni sur la crise du logement neuf ni sur les besoins en matière de rénovation énergétique, ni sur la réalité de la crise du marché immobilier vécue par les Français, singulièrement par les jeunes. » Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) qui sera prolongé jusqu’en 2027 fait l’objet d’un recentrage et sera dorénavant ciblé pour l’acquisition d’un logement neuf en zone tendue au sein d’une opération de logements collectifs ou bien pour l’acquisition d’un logement ancien en zone détendue sous condition de réalisation de travaux de rénovation. Pour les professionnels, il s’agit de sacrifier le seul outil d’accession à la propriété dans le neuf dans plus de 90 % des communes. C’est accroître la fracture entre ceux qui ont les moyens de choisir leur mode d’habiter et ceux qui seront assignés à résidence. De même que supprimer le Pinel sans alternative, c’est nier le rôle du parc locatif privé pour la mobilité de nombreux Français. Elisabeth Borne indique dans son discours : « Nous allons continuer à accélérer notre action pour la rénovation thermique des logements. Nous allons notamment simplifier MaPrimeRenov et nous visons 200 000 rénovations performantes dès l’année prochaine. » Les guichets de conseil « France Rénov » vont passer de 450 à 1 300 guichets sur les prochaines années et le nombre de « Mon accompagnateur Rénov », passera de 2 000 à 5 000 en 2025. Les professionnels n’y voient que l’absence de soutien financier des travaux de rénovation énergétique, après avoir annoncé qu’il faudrait investir 48 Mds€ de plus par an pour répondre aux objectifs. Fortement déçus, les professionnels réitèrent solennellement leur adresse au Président de la République, l’exhortant de nouveau à mesurer l’ampleur de la crise et son impact sur le pouvoir d’achat des Français. Ils demandent à rencontrer en urgence les Présidents de l’ensemble des groupes parlementaires. Au Parlement désormais de prendre ses responsabilités pour répondre aux besoins des Français et aux réalités locales.
Organismes signataires : FNAIM – FFB – Pôle Habitat FFB – FPI – PROCIVIS – UNIS – UNSFA