Alors que l’ouragan Irma poursuit sa route dans les Caraïbes et vers la Floride, l’incertitude règne encore sur le bilan de cette calamité. Plusieurs morts sont annoncées, 95 % des habitations sont touchées et 60 % devenues inhabitables, selon les chiffres de la collectivité de Saint-Martin. Évènement exceptionnel avec des vents supérieurs à 300 km/h, hors même de l’échelle de mesure des ouragans, Irma illustre de manière dramatique les effets du réchauffement climatique. Il est fort probable que ce type de manifestation soit de plus en plus fréquent dans un avenir très proche – et qu’il se déplace bientôt plus au nord –, posant dès aujourd’hui la question de la solidité des futures constructions et de l’évolution des normes.

Il n’existe pas de norme unique traitant des constructions anticycloniques, seulement des règles quasiment empiriques, édictées dans chaque territoire d’outre-mer. Une annexe nationale à la norme NF EN 1991-1-4 qui indique comment déterminer les actions du vent naturel pour le calcul structurel des bâtiments et des ouvrages de génie civil, donne les outils pour définir les actions du vent sur les structures. Or les ouragans ne sont pas considérés dans cette norme car (jusqu’à maintenant) le risque annuel sur les territoires concernés par les tempêtes tropicales était jugé très faible. En effet, pour les calculs, la vitesse de référence du vent donnée pour la Guadeloupe est de 130 km/h et pour la Martinique de 115 km/h ! Pour protéger au mieux les habitants de ces zones qui seront soumises de plus en plus souvent à des tempêtes hors norme, il conviendra de rapidement revoir les systèmes normatifs, pour construire des édifices plus résistants. Mais l’État pourra peut-être avancer rapidement pour durcir des contraintes de construction en s’appuyant sur le plan séisme Antilles mis en place en 2007. Il est dans sa deuxième phase (période 2016-2020), son objectif est d’assurer la meilleure sécurité possible aux résidents. Il se traduit principalement par des mesures de construction ou renforcement parasismique qui pourraient être aménagées et agrémentées d’actions contre les ouragans comme Irma. Alors, pourquoi pas un plan séisme/ouragan étendu à tous les territoires sensibles très rapidement ?

Ouragans, cyclones, typhons, de quoi parle-t-on ?

Les phénomènes cycloniques sont répartis en 3 catégories, selon l’intensité des vents. Si le vent est inférieur à 63 km/h, on parle de dépression tropicale, entre 63 et 117 km/h, c’est une tempête tropicale et au-delà de 117 km/h, on parle de cyclone. Différentes dénominations sont données aux cyclones selon le lieu où ils sévissent. Le terme de cyclone est réservé à l’océan Indien et au Pacifique sud, l’ouragan à l’Atlantique nord et au Pacifique nord-est et le typhon dans le Pacifique nord-ouest. Source Météo France.