Lors de Batimat, le 5 novembre dernier, pour la quatrième Matinale de la construction bois sur bati-journal.tv, Stéphane Miget, rédacteur en chef du magazine Planète Bâtiment, recevait trois acteurs de la filière bois pour échanger sur le thème « Bois local et politiques de territoire » : Jean-Cyrille Ducret, président de la société Ducret ; Samuel Rialland, prescripteur bois-construction ; Jean-Luc Sandoz, docteur ès sciences techniques, ingénieur bois, groupe CBS/Lifteam.

On est « local » à partir du moment où l’on exploite du bois français et sous le même régime fiscal. Nous créons une forêt de production et avons bien sûr intérêt à exporter notre bois, mais, surtout, à l’exploiter, à l’utiliser sur place. Dans l’Ain, un fonds mis en place il y a 6 ans par les professionnels, les scieurs, les collectivités territoriales et le Département permet de replanter entre 60 et 100 hectares par an. On pourrait créer des marques françaises avec leurs spécificités, mais cela ne doit pas servir à cacher la concurrence, il faut avoir une vue au niveau national et ne pas induire d’emblée le recours au « local de l’étape » par le maire. La phase de conception des ouvrages est cruciale pour notre développement : type de sections et de dimensions, charpente traditionnelle…

Jean-Cyrille Ducret, président de la société Ducret

Il y a eu la loi Le Foll… Nous avons la ressource pour passer de 50 à 80, voire à 100 % de bois local en construction en France et élaborons des outils d’aide à la prescription dans ce but. Les collectivités nous écoutent. L’intérêt économique est évident. Nous sommes par exemple dans l’attente d’un dossier financé par l’Ademe et des fonds privés pour la replantation de forêts productives en bois d’œuvre derrière la coupe bois-énergie de taillis pauvres.

Samuel Rialland, prescripteur bois-construction

Outre l’importance de l’export, il ne faut pas faire l’impasse sur le local : agriculture et constructions locales. Nous avons la première forêt d’Europe, nous avons un savoir-faire rural et industriel. La priorité est le bois local français. On peut développer des labels locaux, mais cela doit s’inscrire dans une stratégie de développement nationale. Attention, la moitié des arbres plantés aujourd’hui l’est en Asie. Nous avons besoin d’impulsions grâce auxquelles la filière se développera, il est impératif de parler fiscalité notamment, d’exploiter des outils comme la conception/réalisation en commande publique…

Jean-Luc Sandoz, docteur ès sciences techniques, ingénieur bois, groupe CBS/Lifteam

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