Le Plan Santé au Travail 3, adopté le 8 décembre 2015, donne la priorité à la prévention primaire et au développement de la culture de la prévention dans les entreprises. L’OPPBTP a pour objectif de faire en sorte que 100 % des entreprises du BTP aient un document unique et un plan d’action à jour d’ici cinq ans. Pour accompagner au mieux les 237 000 entreprises adhérentes et mesurer les progrès, l’OPPBTP a fait réaliser une enquête de mesure de leur perception au sujet du Document Unique d’Evaluation des Risques (DUER) par l’institut ViaVoice.
Les professionnels du BTP sont mobilisés pour réaliser leur DU, guidés en premier lieu par l’obligation légale
82 % des entreprises interrogées déclarent avoir réalisé un Document Unique. Toutefois, il existe un écart significatif (20 points) entre les entreprises de plus de 20 salariés (20 à 49 salariés : 96 % – Plus de 50 salariés : 98 %) et les entreprises d’un à 5 salariés (76 %). Par ailleurs, l’enquête met en évidence la différence des résultats par métiers : charpente/couverture (91 %), TP/Génie civil (87 %), Lots techniques (84 %), Gros oeuvre, maçonnerie, taille de pierre (80 %), second oeuvre (78 %)…

Le facteur incitatif le plus cité est l’obligation réglementaire (84 %). La volonté d’améliorer les conditions de travail et de diminuer les accidents est plus faiblement mentionnée (22%). La réalisation du DUER est résumée ainsi : « Je respecte les lois et les réglementations en vigueur ».

L’identification des actions de prévention à mener est insuffisante
Parmi les 82 % d’entreprises qui déclarent avoir fait leur DU, 54 % l’ont associé à un plan d’action. Il s’agit, pour 95 %, d’entreprises de 50 salariés et plus, 67 % sont dans les métiers des TP/Génie civil et 58 % sont affiliées à une organisation professionnelle. Les principaux risques traités dans le plan d’action des entreprises l’ayant réalisé sont : les chutes de hauteur, de plain-pied ou d’objets (42 %), les accidents routiers (10 %) et les TMS (6 %).

Une démarche collective pour 3 entreprises sur 4
Pour près de 3 entreprises sur 4 (73 %), le DUER constitue une démarche collective. Ainsi,
pour 40 %, une grande partie de l’entreprise a été associée, en particulier dans les métiers Charpente et couverture (45 %) ; pour 33 %, une petite partie de l’entreprise a été associée, dont 64 % de structures de 50 salariés et plus ; et, enfin, pour 25 %, personne n’a été associé.

Le taux d’entreprises ayant présenté le DUER à l’ensemble des collaborateurs après réalisation n’est que de 62 %. Ainsi, logiquement, seuls 50 % déclarent que le DUER est connu de leurs collaborateurs (16 % très bien connu et 34 % assez connu) contre 48 % qui affirment qu’il n’est pas connu (35 % peu connu et 13 % pas connu du tout), spécialement dans les entreprises de 6 à 9 salariés (56 %).

Des freins qui constituent des pistes de travail
Les entreprises sont partagées sur l’impact du DU (52 % considèrent qu’il n’y en a aucun). Ce sentiment est plus fortement ressenti par les entreprises n’étant affiliées à aucune organisation professionnelle (60 %). Elles disent souhaiter « avoir plus d’information sur le DU », « avoir la certitude de l’utilité de ce document ».

Le manque de temps (54 %) est le principal facteur dissuasif
Les entreprises le formalisent ainsi : « Ca prend beaucoup de temps », « C’est très lourd à faire », « C’est contraignant ». Elles attendent, en priorité, une simplification de la démarche et son adaptation à la taille de l’entreprise.