Edifié entre 1764 et 1790, le Panthéon est l’œuvre majeure de l’architecte Jacques-Germain Soufflot. Le monument présentait de profonds désordres résultant de plusieurs facteurs : le vieillissement des pierres, le défaut d’étanchéité, l’importante corrosion des éléments métalliques insérés dans les maçonneries et la mauvaise répartition des poussées sur les piles et les arcs de la croisée du transept. Le chantier entrepris sur une dizaine d’années par le Centre des monuments nationaux a pour but de résoudre de façon pérenne les problèmes structurels de l’édifice. La première étape a porté sur la coupole, le lanternon et le tambour avec sa colonnade.

La phase de préparation a été exceptionnelle car elle a impliqué des installations particulièrement lourdes : un gigantesque échafaudage autoportant, recouvrant la partie supérieure de l’édifice.

Les couvertures
Composées de plomb, de cuivre et de pierre, les couvertures ont été restaurées pour remédier au défaut d’étanchéité et préserver ainsi les maçonneries intérieures. Les tables de plomb destinées à recouvrir le dôme ont été effectuées en Angleterre selon la technique d’origine du plomb « coulé sur sable ».

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Les éléments métalliques
Les éléments métalliques étant pour la plupart insérés dans les maçonneries, donc invisibles, il était impossible d’en évaluer l’état et de les restaurer. Les éléments visibles ont été traités en prévention, les éléments trop corrodés ont été remplacés et des dispositifs de renfort ont été mis en place. Les menuiseries métalliques d’origine en fer forgé ont été restaurées à l’identique. D’autres plus récentes datant du XIXème siècle ont été recrées sur le modèle des anciennes.

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Les sculptures
Les faces internes des sculptures pouvaient être conservées contrairement à leurs faces externes qui ont davantage été exposées aux conditions climatiques. Celles-ci ont donc été en grande partie refaites à neuf, mobilisant à la fois des tailleurs de pierre et des sculpteurs. Les maçonneries en pierre ont quant à elle été restaurées en préservant au maximum les pierres et joints d’origine.

La lanterne
La lanterne du Panthéon culmine à plus de 80 mètres du sol. Elle a fait l’objet d’une mauvaise restauration à la fin du XIXème siècle qui a engendré d’importants désordres structurels : des pierres fissurées, des armatures métalliques rouillées, d’anciennes restaurations à reprendre, une instabilité des consoles et de l’encorbellement. La somme de toutes ces pathologies plaidait pour la dépose intégrale de l’ouvrage. La croix, vestige de l’Eglise Saint-Geneviève, a d’abord été déposée puis la coupole supérieure a été démontée. Chaque pierre était numérotée, cotée, et sa position dans l’espace relevée par rapport à un axe central. Un relevé laser 3D de l’ensemble de la lanterne a, par ailleurs, été effectué. Les colonnes des fenêtres ont ensuite été enlevées d’un seul tenant et l’ouvrage a été gruté en un seul bloc de plus de 800 kilos. Après la dépose, tous les éléments ont été restaurés ou refaits à l’identique. La restauration de la lanterne a duré près d’un an et a nécessité le remplacement de plus de la moitié des pierres.

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Les traces de plomb
Du plomb était présent sur tout l’édifice, sur les couvertures comme dans les maçonneries, ce qui nécessitait un protocole particulier pour assurer la protection des artisans présents sur le chantier. Afin d’éliminer les poussières chargées de particules de plomb ancrées dans la pierre, un produit a été projeté sur les parements. En séchant, il a formé une pellicule souple emprisonnant les poussières. La pellicule de plomb a été ôtée puis déposée dans des conteneurs spéciaux pour être traitée en déchetterie.

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Traitement des façades extérieures
A l’occasion du chantier, l’encrassement significatif des parements et des sculptures de pierre a nécessité la mise en œuvre d’un procédé de nettoyage original utilisant des compresses à base d’argile et des projections de latex liquide chargé de produits actifs capables de fixer les salissures sans porter atteinte à la surface de la pierre. Ce procédé habituellement utilisé pour des nettoyages de faible importance à l’intérieur des monuments a été pour la première fois mis en pratique à grande échelle sur un édifice en traitement des façades extérieures.

Cet important chantier de restauration a entrainé la fermeture au public des parties hautes. Depuis le 1er avril 2016, le Centre des monuments nationaux les ouvre à nouveau dans la présentation voulue par Jacques-Germain Soufflot, avec leur lustre d’antan.

 

Photos : © Benjamin Gavaudo – Centre des monuments nationaux