L’artisanat du bâtiment signe, au 4e trimestre 2024, son septième trimestre de baisse consécutive. La Capeb qui vient de sortir sa note de conjoncture indique un recul de l’activité de l’artisanat du bâtiment de -3,9% sur l’année 2024. Ce recul est induit principalement par une nouvelle baisse de la construction neuve (-8,5 %), mais aussi une baisse dans l’entretien rénovation (-1 %), y compris dans la rénovation énergétique (-0,5 %). Ce recul concerne toutes les régions et tous les corps de métiers.
Le Gouvernement semble concentrer ses efforts sur la construction neuve, en élargissant notamment le PTZ pour résoudre la crise du logement. Pour la Capeb, cette stratégie n’est pas à la hauteur des besoins. Selon l’ADEME, le parc de logements neufs nécessaire se situe entre 120 000 et 350 000 unités par an. Avec 330 900 autorisations et 258 500 mises en chantier prévues pour 2025, elle estime que l’effort de construction neuve est déjà dans la fourchette des besoins identifiés. Les réservations de logements sont nettement inférieures aux mises en vente de logements neufs, ce qui interroge sur une politique qui continue de porter uniquement sur la construction neuve. En outre, les gains de la rénovation vont bien au-delà de la seule offre supplémentaire de logements. La rénovation permet de préserver les ressources (80 fois plus de matériaux sont nécessaires à la construction d’un logement collectif par rapport à la rénovation d’un bâtiment équivalent), et 10 milliards d’euros par an de coûts de santé pourraient être évités si l’ensemble des passoires thermiques était rénové d’ici 2028. Au lieu d’agir en ce sens, le Gouvernement fait le choix d’amputer fortement les moyens dédiés à MaPrimeRénov’ pour réduire les dépenses de l’État, qui seront par ailleurs alourdies par les mesures favorables qu’il a prises en faveur de la construction neuve. C’est une faute politique qui va aggraver la situation déjà fragile des TPE du bâtiment, largement actrices de la rénovation, et qui va passer à côté des besoins réels des Français.
Graphique : le 4e trimestre 2024 se poursuit dans le prolongement des précédents pour tous les corps de métiers, avec une accélération du rythme de recul du volume d’activité. Le recul le moins marqué, de -5,5 %, concerne les entreprises d’électricité et aménagement-décoration-plâtrerie. Les entreprises de couverture-plomberie-chauffage sont, ce trimestre encore, fortement impactées (-6 %). Enfin, les entreprises de maçonnerie enregistrent pour le 7e trimestre consécutif la contraction la plus importante (-6,5 %), à égalité ce trimestre avec les entreprises de menuiserie-serrurerie.
Source : CAPEB – Xerfi, taux de croissance par rapport au même trimestre de l’année précédente.