Une grande partie du carbone nécessaire à la croissance des arbres provient du dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère. Les forêts capturent environ 15% des émissions de CO2 issu des activités humaines par an ; elles constituent ainsi le premier réservoir pour la séquestration du carbone à long terme. L’augmentation de la circonférence des troncs et la production de la biomasse ligneuse (bois) sont deux processus clés dans les écosystèmes forestiers, pilotant respectivement la croissance en volume des arbres et la séquestration du carbone dans le bois. Jusqu’à présent ces deux processus étaient considérés comme totalement synchrones. Des chercheurs de l’Inra ont démontré que, dans les forêts de conifères de l’hémisphère nord, la production de la biomasse ligneuse est retardée d’environ un mois par rapport à l’augmentation de la circonférence des troncs. L’arbre grossit d’abord, en raison de la production et de l’élargissement des cellules du bois qui renforcent leurs parois dans un second temps, augmentant de fait la masse de l’arbre. Ces deux processus biologiques présentent des sensibilités différentes aux conditions climatiques. Les chercheurs suggèrent que les changements climatiques à venir pourraient modifier le décalage entre l’augmentation de la circonférence des arbres et la production de la biomasse ligneuse, et affecter ainsi dans le futur la séquestration du carbone dans les écosystèmes forestiers.